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  • Un verger au Pakistan

    roman étranger,pakistan,prisonUn homme, jeune encore, mais malade et usé comme un vieillard, parcourt tous les matins des kilomètres en montagne pour assister au lever du soleil dans le verger de son enfance, lieu du souvenir et de l'innocence.

     

    "Les oiseaux sont réveillés et, dans le verger, quelques hirondelles tracent des chemins sinueux entre les arbres, sous lesquels une mince couche de brume s'accroche encore au sol. Les grenadiers sont une espère robuste, ils n'ont subi presque aucun dégât après les gelées de l'hiver, bien qu'ils poussent à l'état sauvage et n'aient pas été élagués depuis un moment, ou alors par une main maladroite… Si j'avais les outils nécessaires, je serais tenté de m'en occuper, mais ce ne sont plus mes arbres, et ce n'est pas à moi de le faire…"

     

    Recueilli par Abbas, un homme qui pratique encore la "melmastia", l'hospitalité traditionnelle, il se  rétablit peu à peu, réapprend à écrire pour se raconter à Saba, son amour de jeunesse... cause de son malheur et lumière de sa vie. 

     

    L'écriture de Peter Hobbs parvient à une grande poésie dans la sobriété. Les pages sur sa jeunesse et sur la nature, contemplatives, célèbrent la vie, le parfum des roses, la beauté des grenades… tandis que celles sur ses années de prison laissent un goût amer de cruauté injustifiée.

     

    "La colère s'est éteinte. Je n'ai aucun désir de vengeance. Je ne pense pas y être pour grand-chose. Je pense simplement que j'ai la chance de ne pas être submergé par la rage… A l'heure où je t'écris ces lignes, mes derniers ressentiments sont apaisés. Je ne cherche que la paix. Je cherche à devenir une meilleure personne que celle que je suis."

     

    Un verger au Pakistan

    Peter Hobbs

    C. Bourgeois éd., 2013, 137 p., 14€

    Traduit de l'anglais In the Orchard, the Swallows par Julie Sibony

  • Prix des lecteurs

    prix des lecteurs

    PRIX MES SOU THU  x

    Tous en piste pour lire et noter notre sélection d'ici mai 2014. Nous vous souhaitons beaucoup de plaisir !

    6 ROMANS

    Un verger au Pakistan, Peter Hobbs

    Faillir être flingué, Cécile Minard

    Le bruit de tes pas, Valentina d’Urbano

    L’invention de nos vies , Karine Tuil

    Trois grands fauves, Hugo Boris

    Le plus petit baiser jamais recensé, Mathias Malzieu

     

    6 BANDES DESSINEES

    Stevenson, pirate intérieur, René Follet / Rodolphe

    Tyler Cross, Fabien Nury / Brüno

    Ma révérence, Wilfrid Lupano / Rodguen

    Les aventures de Poussin 1er, EricEmmanuel Schmitt / Janry

    Mauvais genre, Chloé Cruchaudet

    Mamada, époustouflante migrante, David Ratte

  • Mes Sou Thu n° 4

    Le prix des 3 villages a motivé 48 lecteurs de Soucieu-en-Jarrest, et presque autant à Thurins et Messimy. Ce prix est l’occasion pour les lecteurs de diversifier leurs lectures : nouveaux auteurs, et des livres qu'ils n'auraient pas forcément choisis. Chaque année, une trentaine de lecteurs de romans découvrent aussi la richesse de la bande dessinée.

    Samedi, nous avons marqué la clôture du prix MES-SOU-THU par une rencontre à Messimy. Une cinquantaine de lecteurs des trois communes se sont retrouvés pour une discussion autour de la sélection des 12 ouvrages, et de la proclamation des résultats.

    Dans la catégorie des romans, le roman préféré à Soucieu est Un verger au Pakistan, de Peter HOBBS. Un court roman poétique et nostalgique, malgré son thème assez sombre : un homme, jeune encore, se reconstruit peu à peu, après des années terribles passées en prison,  injustement, pour avoir aimé la fille qu’il ne fallait pas. (critique). Cependant le grand vainqueur pour les 3 communes est Le bruit de tes pas,

  • Souvenirs doux amers du Vietnâm

    sous le ciel qui brûle.jpg

     

    Sous le ciel qui brûle

    Hoai Huong Nguyen

    V. Hamy, 2017, 18€

     

    A 40 ans, Tuân vit en ermite dans l’Oise. Lors d’une promenade dans la forêt de Chantilly, à la recherche des premières jonquilles du printemps, il laisse affluer ses souvenirs d’enfance en Anman. Les paysages de campagne vietnamiens et français semblent dialoguer dans une douceur mélancolique.

    « Son grand-père avait construit sa maison dans le hameau de Shui (non loin de Huê), sur un large terrain au bord d’une rizière. Lorsque ses enfants étaient devenus grands, ils y avaient bâti leur maison à côté de la sienne, de sorte que cette entreprise finit par donner un lot de paillotes hétéroclites au milieu d’un jardin verdoyant. Il y poussait toutes sortes de plantes ; lorsque Tuân était petit et qu’il s'y promenait, les belles-de-nuit, les roses et les pivoines formaient à ses yeux une forêt colorée. Le grand-père avait aménagé un verger où l’on trouvait de nombreux arbres fruitiers. Un plaqueminier centenaire y tenait une place singulière. Haut de vingt mètres, il avait un énorme tronc entrelacé d’orchidées blanches ; à l’automne, son feuillage devenait écarlate et se chargeait de fruits sucrés. Dans le pays, on le disait habité par les esprits errants. Chaque nuit, il semblait s’animer, ses branches craquaient et murmuraient sous le vent… »

    Elevé par son grand-père et par sa tante Anh à la mort de ses parents, Tuân a vu partir tous ceux qu’il aimait. Avec la progression du Viet-Minh, les séparations et les exactions se sont multipliées, jusqu’à pousser Tuân à l’exil.

    Tombé amoureux du français à l’école primaire, pour ses comptines et ses sonorités, il a lu avec délices les volumes de la Comtesse de Ségur, qui lui semblaient d’un grand exotisme, et partagé ses lectures avec sa jeune cousine. Adolescent, ce sont les écrits de Gérard de Nerval qui l’ont passionné et lui ont donné le goût de la campagne française et de la poésie. C’est aussi cette langue adorée qui sera son refuge et son inspiration.

    Ce texte baigné de poésie navigue avec douceur entre la nostalgie de l’enfance et la mélancolie du présent. Les moments difficiles sont atténués par l’évocation puissante des paysages et des personnes aimés.

    Aline

  • Le Dit du Mistral

    roman, rentrée littéraire, Luberon, légende

    Le Dit du Mistral

    Olivier MAK-BOUCHARD

    Le Tripode, 2020, 348 p., 19€

    ©Couverture réalisée par Phileas Dog, collectif des 400 coups

     

    Suite à un fort orage, un muret de pierres sèches séparant le terrain du narrateur de celui de son voisin s’est écroulé, révélant au regard acéré du paysan, parmi les éboulis, des "cailloux qui n’en étaient pas, des tessons de terre cuite, des bouts de poterie". Le paysan refuse d’informer les autorités, de peur d’être dépossédé de son champ  de cerisiers : un coup de tractopelle, et on n’en parlera plus !

    C’est compter sans le narrateur, passionné d’archéologie, qui ne peut se résoudre ni à dénoncer le paysan, ni à perdre une si belle occasion de faire des fouilles en amateur. Et voilà les deux compères qui creusent et dégagent un visage sculpté dans le calcaire, ainsi que des centaines de tessons, à partir desquels ils s’efforcent de reconstituer des poteries. Ni vases, ni amphores, ni lampes votives… les objets découverts comme la fascinante "femme-calcaire" sont liés aux légendes locales.

    La silhouette du Hussard, le chat du narrateur, traverse tout le roman, gambadant sur les murets sous la pluie, sillonnant les vergers, faisant la navette entre les deux hommes, rapprochés un temps par leur découverte, mais aux personnalités opposées. Le narrateur, intellectuel et rêveur, décrit ainsi le paysan :

    "On sentait chez monsieur Secaillat cette force paysanne que rien ne fait plier et qui encaisse tout, obstinément, sans broncher. Avec lui, il y avait certes un temps pour la réflexion ; mais, une fois que c’était pesé, décidé, il n’y avait rien d’autre à faire qu’avancer, en serrant les dents, les coudes et les fesses, peu importe si le chemin était dur à parcourir. On pouvait lui demander si c’était le bon moment pour labourer, si la pluie risquait d’arriver ou non s’il ne valait pas mieux attendre un peu. On pouvait lui demander, mais une fois que c’était décidé, que le soc de la charrue rentrait dans la terre, rien ni personne ne pouvait l’en faire dévier. Tracer une ligne droite jusqu’au bout du champ, et une fois là-bas, revenir en parallèle. Qu’un mistral souffle à décorner les bœufs, qu’il se mette à grêler aussi gros que des prunes, ce qui était dit était dit. Monsieur Secaillat était comme il parlait : grand et sec comme un fil de fer, sans galimatias ni chichi bellis. On pouvait croire qu’il n’avait que la peau sur les os, qu’une pichenette suffirait pour le faire tomber. C’était à la fois faux et trompeur. Faux, car il suffisait de le regarder travailler pour le voir soulever des masses que ni vous ni moi n’aurions bougées d’un millimètre. Trompeur, car il en jouait : il se présentait maigrelet comme un atoumié pour mieux tromper son monde et rafler la mise à la fin. Il n’y avait que ses yeux pour le trahir : des yeux fins comme des brins de lavande, bien cachés derrière tout un pataquès de paupières, qui scrutaient tout et ne laissaient rien passer." (p. 99)

    Dans ce voyage au cœur du Luberon, actuel mais traversant les époques, qui évoque Giono, Bosco et Daudet, l’auteur insère des bribes d’histoire et des contes locaux, faisant bifurquer le récit vers un monde antique et mythologique. "En bon Provençal, il faut se tourner du côté des légendes pour avoir un début d’explication" (p. 92). Il emploie également de nombreuses locutions provençales, pleines de soleil, et nous régale de cuisine méridionale, aïgo boulido en tête !

    Dès la légende placée en introduction, l’auteur place le Luberon sous le signe des éléments, calcaire pour la terre, ocres pour le feu, Calavon pour l’eau, et mistral pour l’air. On retrouve cette dominante dans la structure du récit, qui commence par une crue d’orage creusant la terre, et finit par un incendie d’été poussé par le mistral…

    Aline

  • Bouillon Turc de février 2011

    Turquie

    Pour les délicieux palets de Dame Geneviève, mélangez 1 oeuf, 60 g de farine, sucre et beurre.... garnissez de raisins au rhum ou d'amandes concassées...

    Hors sujet ? mais non, c'est ainsi que commençait le bouillon ce jeudi ! Petit détour avant de nous pencher sur les livres...et ne plaignez pas Jacky qui n'était pas le dernier à noter !

     

    Les auteurs turcs se sont globalement révélés, à part Elif Shafak, assez difficiles à lire, mais particulièrement intéressants. Et l’enthousiasme de Maryvonne était convaincant !!!

     

    Elif SHAFAK

    Elle est née à Strasbourg en 1971 de parents turcs, et écrit en turc ou en anglais. Humaniste, engagée, féministe, elle est imprégnée de soufisme et de culture ottomane. Elif Shafak présente des héroïnes féminines fortes, dans le cadre de la Turquie moderne.

     

    La bâtarde d'Istanbul se passe presque entièrement en intérieur, dans l'appartement des tantes. Le début du roman, sur fond d'avortement, est effectivement provocateur. La suite tourne autour de la famille, haute en couleur, et de ses secrets. Ce roman a valu à l'auteur d'être accusée de dénigration publique de la Turquie. 

    Lait noir, partiellement autobiographique, aborde le sujet de la dépression post-natale, sous une forme originale : la narratrice se divise en plusieurs personnalités.

    Soufi mon amour relate une histoire d'amour contemporaine peu ordinaire, entre une femme au foyer juive américaine et un soufi moderne vivant à Amsterdam.

     

    Orhan PAMUK

    Né en 1952 à Istanbul, il est considéré comme un auteur contestataire dans son pays. Premier écrivain du monde musulman à condamner la fatwa islamique lancée contre Salman Rushdie en 1989, il a également reconnu publiquement la culpabilité de la Turquie dans les génocides kurde et arménien, ce qui lui a valu des menaces de mort et une assignation à comparaître devant les tribunaux. Sous la pression internationale, les poursuites ont finalement été abandonnées en 2006, année où il se voit par ailleurs décerner le prix Nobel de littérature.

     

    Les romans d'Orhan Pamuk se penchent sur l'évolution historique et sociale de son pays, dans une prose riche, parfois un peu difficile à suivre.

    Neige évoque la confrontation entre religieux et militaires en Anatolie, à propos d'une enquête menée par un poète envoyé en Anatolie sur des suicides de jeunes femmes.

    Dans La maison du silence, une vieille dame reçoit ses trois petits enfants sur la côte, avec l'aide d'un domestique difforme. Orhan Pamuk développe les rapports des jeunes entre eux et avec les gens du village.

     

    Yachar KEMAL

    Romancier et journaliste, il est né dans une famille kurde en 1923, soit juste au moment du passage à la république. Son style, très imagé,  est parfois mêlé de récits traditionnels populaires et de légendes.

     

    Mehmet le mince, qui a fait connaître l'auteur en 1955, est une vision critique de la modernisation de la Turquie. 

    Regarde donc l'Euphrate charrier le sang, suivi de La tempête des gazelles, évoque plusieurs époques douloureuses de la Turquie : la guerre des Dardanelles, qui a cruellement marqué des générations, et le grand déplacement de population qui a eu lieu après signature d'un traité entre la Grèce et la Turquie en 1923.  Pour assurer "l'homogénéité ethnique", la Grèce devait recevoir 1 250 000 grecs originaires d'Anatolie, tandis que 600 000 grecs musulmans étaient déplacés en Turquie ! Cet échange était un exode forcé pour tous.

    Dans "Regarde donc l'Euphrate..." Poiraz Musa, un Turc, vient s'installer sur l"île de la Fourmi", que ses habitants ont tous été forcés de quitter en laissant derrière eux : vignes, ruches, vergers d'oliviers, jardins potagers, moulins, maisons, meubles... Paradisiaque mais isolée, cette île semble habitée par un fantôme, qui n'est autre que Vassili, grec qui a refusé l'exil et s'est caché au moment du départ, mais dont l'esprit a été fortement ébranlé par la guerre des Dardanelles et l'exode de sa communauté. La tempête des gazelle voit d'autres personnes venir à leur tour peupler la merveilleuse île des fourmis. Un très beau récit, un peu tarabiscoté, mais plein de de soleil et d'attachement à cette terre généreuse et à la vie simple et chaleureuse des pêcheurs.

     

    Irfan ORGA

    Une vie sur le Bosphore raconte la vie de l'auteur, en lien avec l'histoire de son pays : grandeur et décadence en Turquie. Né en 1908 dans une famille très aisée, avec domestiques, il passe une enfance dorée à Istanbul, qu'il raconte avec fraîcheur et humour (scène à 6 ans, quand sa grand-mère l'emmène au hammam !). Mais les hommes, supports de la famille, meurent les uns après les autres, un incendie détruit la maison, sa mère doit aller travailler à l'usine... Lui-même suivra l'école militaire pour pouvoir étudier.

     

    Nazim HIKMET

    Journaliste, poète, dramaturge et romancier, il est né en 1901 à Salonique. Ses idées marxistes lui ont valu la prison et l’exil. Il est mort en 1963 déchu de sa nationalité turque (qui lui sera rendue plus tard).

    La vie est belle mon cœur : souvenirs entremêlés, de la même époque que les récits de Yachar Kemal.

     

    A relire : Kenizé MOURAD, De la part de la princesse morte

  • Bouillon de BD

    Pour certains participants, c'est une découverte de la bande dessinée actuelle pour adultes. Parmi les  titres sélectionnés et appréciés, beaucoup de BD historique, et de très beaux récits.

     

    bande dessinéeLa mort de Staline

    Tome 1 : agonie, tome 2 : funérailles

    Fabien Nury et Thierry Robin

    Pas besoin d'être un expert pour lire avec intérêt cette BD historique, pas forcément 100 % véridique, mais très crédible, qui relate les manigances autour du pouvoir au moment de la mort de Staline.

     

    bande dessinéeL'art de voler

    Antonio Altarriba

    Le 4 mai 2001, le père de l'auteur, âgé de 90 ans, saute du 4ème étage de sa maison de retraite... Son fils retrace son histoire, marquée par la guerre d'Espagne, les camps en France, le marché noir du charbon à Marseille pendant l'occupation,… mais aussi par un talent particulier pour la mécanique.

     

    bande dessinéeLa guerre d'Alan

    Emmanuel Guibert

    Récit tiré des souvenirs de l'ancien militaire, Alan Ingram Cope, né en 1925, qui raconte sa vie à l'auteur, avec des allers retours. Le tome 1 se passe plutôt pendant son service, le tome 2 pendant la 2nde guerre mondiale en France, le tome 3 dans les camps.

      

    bande dessinéeEgon Schiele, 1890-1918

    Xavier Coste

    Portrait romancé du peintre, mort à 28 ans de la grippe espagnole : ses rapports aux femmes, sa peinture érotique et provocatrice, son séjour en prison après avoir été soupçonné de pédophilie. La BD parle peu du mouvement des peintres Viennois avant la 2nde guerre, mais évoque le soutien dont il a bénéficié de leur part. Klimt en particulier ne l'a pas laissé tomber même lorsqu'il a séduit sa maîtresse.

     

    bande dessinéeUn printemps à Tchernobyl

    Emmanuel Lepage

    En 2008, l'auteur est invité près de Tchernobyl par un groupe de militants antinucléaire. Il livre un reportage en dessin sur la vie des survivants et de leurs enfants sur les terres contaminées, et rend compte de ses rencontres avec des personnes chaleureuses et pleines de vie malgré tout. Un thème proche du  très beau roman La nuit tombée, d'Antoine Choplin.

     

    bande dessinéeChroniques Birmanes

    Guy Delisle

    En 2007, l'auteur suit sa femme, qui travaille pour Médecins Sans Frontière en Birmanie. Père au foyer, il évoque à la fois ses petits tracas quotidiens et de grandes considérations par rapport au pays. Il est écœuré par le milieu des expatriés et le pouvoir des grandes multinationales, dans ce pays dominé par la junte militaire.

     

    bande dessinéeLe photographe  (3 tomes)

    Emmanuel Guibert (scénario et dessins)

    Frédéric Lemercier (couleur et mise en page)

    Didier Lefèvre (scénario et photographie)

    Le Photographe retrace le parcours d'une équipe de Médecins sans frontières entre le Pakistan et l'Afghanistan alors occupé par l'URSS, de 1986 à 2002. Basée sur le témoignage et les clichés de Didier Lefèvre, photographe à qui Médecins sans frontières avait demandé de réaliser un reportage, sur "la longue marche des hommes et des femmes qui tentent de réparer ce que d'autres détruisent". La série mêle BD en sépia et couleurs, et photos  en noir et blanc.

     

    bande dessinéeParoles de poilus, 1914-18

    Ces lettres et carnets du front, déjà parues, présentent grand intérêt historique. Le texte intégral est donné, puis traduit en BD. Chaque lettre est  illustrée par un dessinateur différent.

    Même principe pour les Paroles d'étoiles, à partir de récits de Juifs pendant la dernière guerre.

     

    bande dessinéeL'affaire du voile

    Pétillon

    Le détective Jack Palmer, toujours perdu dans son imperméable beige à la Colombo et toujours aussi incompétent,  enquête cette fois-ci sur la disparition d'une jeune fille qui se serait convertie à l'islam. L'auteur réussit avec humour à renvoyer dos à dos modérés et extrémistes.

     

    bande dessinéeL'hôte

    Jacques Ferrandez

    D'après l'œuvre d'Albert Camus, l'auteur rend magistralement l'ambiance des Hauts-Plateaux d'Algérie et les tensions entre Algériens et Français, qui n'empêchent pas quelques vraies rencontres empreintes de respect. Une histoire tragique et un régal pour les yeux.

     

     

    bande dessinéeLe bleu est une couleur chaude

    Julie Maroh

    A sa mort, Clémentine demande à ses parents de transmettre son journal intime à Emma, "la fille aux cheveux bleus" et l'amour de sa vie. Le journal retrace toute l'histoire de la relation entre les deux femmes. Le dessin, est élégant, réalisé en teintes de gris rehaussées de touches de bleu pour les yeux et cheveux d'Emma. Une poignante histoire d'amour et de recherche de soi.

    La BD a remporté plusieurs prix, dont celui du Public Fnac-SNCF au festival d'Angoulême 2011. Une adaptation cinématographique a été réalisée par Abdelatif Kechiche, avec Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos dans les rôles principaux. La vie d'Adèle a reçu la Palme d'or au Festival de Cannes 2013.

  • coups de coeur du bouillon de mai 2012

    Bouillon "coup de coeur" du 24 mai 2012

    Quand blanchit le monde
    Kamilla Shamsi, Buchet Chastel, 2010
    Le roman débute par une histoire d'amour à Nagasaki, entre Konrad, officier allemand et Hiroko, japonaise. Ils ont prévu de se marier, mais la bombe atomique réduit à néant leurs promesses : il meurt, elle est brûlée mais survit. Elle décide de rendre visite à la famille de son fiancé, qui vit en Inde. Les rencontres, les amours, et parfois les alliances surprenantes entraînent le lecteur de New Delhi à New York, en passant par le Pakistan et l'Afghanistan, au gré des pages de l'histoire.
    Voir la très bonne critique d'Amanda Meyre sur ce roman dense et passionnant.

    La liste de mes envies
    Grégoire Delacourt, J.C. Lattes, 2012
    Jocelyne, mercière de son état, est une femme entièrement dévouée aux autres. Sa vie est bouleversée par un gain de 18 millions d'euros, totalement inattendu et inespéré. A la tête de cette fortune, la voilà qui peut réaliser ses souhaits et ceux de ses proches, et rédige la liste de ses envies...

    Poussière d'homme
    David Lelait, éd. A. Carrère, 2006
    Ce court roman est une leçon d'amour, qui commence par la fin : le voyage pour apporter l'urne contenant les centres du défunt à sa mère. En trois ans, le narrateur a rencontré l'amour vrai, vécu de beaux moments avec son amour, puis la lutte contre son lymphome et la mort. Le récit est fort, mais la tristesse de la séparation est atténuée par la douceur des souvenirs, et la poésie de l'écriture.

    Les mains libres
    Jeanne Benameur, éd. Denoël, 2004
    Yvonne Lure vieillit seule, en gardant chaque chose "à sa juste place" dans son appartement. Elle s'était mariée comme on rend service, mais a toujours gardé ses distances avec son époux. Veuve, elle est restée la gardienne de ses affaires, ses livres surtout, qu'elle n'ouvre jamais. Sa seule évasion : rêver à partir des brochures de voyage. C'est sa rencontre avec Vargas, romanichel en partie sédentarisé, qui les ouvre à la lecture et les remet en marche tous les deux.

    Chaos sur la toile
    Kristin Marja Baldursdottir, Gaïa éditions, 2011
    Ce deuxième tome, de l'après-guerre à une période récente, continue le récit de la vie de l'artiste islandaise, qui nous avait passionnés dans "Karitas, sans titre", mais peut aussi se lire seul. Peintre, Karitas veut vivre de son art malgré les contraintes liées à sa condition de femme et de mère. Toute sa vie, elle revendique la liberté de créer, et passe pour égoïste bien qu'elle tente de son mieux de s'occuper de ses enfants et petits-enfants. Son oeuvre évolue, au gré de ses séjours à Paris, New-York, en Italie ou de ses retours en Islande, mais son art, conceptuel et souvent torturé, n'est jamais compris par sa famille.

    Blanche étincelle
    Lucien Suel, La Table Ronde, 2012
    Une belle rencontre entre deux femmes : dans une librairie, Mauricette, retraitée et solitaire, fait la connaissance de Blanche, mère de deux garçons. Toutes deux s'épaulent et échangent autour des livres et de la musique. Ce roman bien écrit et sympathique est plein d'humanité, de simplicité et de sentiments profonds.
    (Il fait suite à La patience de Mauricette).

    Le passeur de lumière
    Bernard Tirtiaux, Gallimard, 1992.
    12ème siècle. Nivard de Chassepierre, en apprentissage chez un maître orfèvre, et poursuivi pour avoir tué en duel l'homme qui avait violenté sa mère. Il part en croisade avec des érudits. En Orient, il apprend le travail du verre, accomplit des merveilles en Syrie, puis est rappelé en Europe pour réaliser des vitraux. Ce roman, plein de péripéties, évoque bien la vie du Moyen-Age et le travail des vitraux.

    Eux sur la photo
    Hélène Gestern, Arléa, 2011
    Premier roman, à 95 % épistolaire.
    Hélène connaît peu de choses sur sa mère biologique, décédée alors qu'elle avait trois ans. Après le décès de son père, elle trouve une photographie où sa mère figure en compagnie de deux hommes, et décide d'enquêter à partir de cette image. Ses recherches l'entraînent à une correspondance avec Stéphane, dont l'histoire est liée à la sienne.

    Des vies d'oiseaux
    Véronique Ovaldé, éd. de l'Olivier, 2011
    Gisèle a été sensible à l'écriture de Véronique Ovaldé et a beaucoup apprécié ce livre. Mais oups ! j'ai été distraite et n'ai pas pris de notes... Lisez-le !

    Enfant de la jungle
    Michael Morpurgo, Gallimard jeunesse, 2010
    A défaut d'avoir été séduite par un roman pour adultes, Marie-Claire nous a apporté un coup de coeur jeunesse :
    Will a perdu son père, soldat pendant la guerre en Irak. Lui et sa mère ne parviennent pas à surmonter leur douleur. Les grands parents leur offrent un voyage en Indonésie pour les vacances. En balade sur le dos d’une éléphante, Will échappe au tsunami. Commence une longue errance dans la jungle, un apprentissage de la survie avec l'éléphante. Will se lie avec des orangs-outangs, est capturé par des braconniers, est recueilli dans un refuge pour animaux... Il y a du LIvre de la jungle dans ce beau roman aux multiples péripéties !

  • Bouillon de cuisine

    Cuisine et romans

    Pour ce bouillon culinaire, Geneviève s'est surpassée en nous accueillant avec un somptueux moelleux au chocolat !

    Les romans lus autour de ce thème présentent un aspect gourmand et sensuel, auquel nous n'avons pas été insensibles...


    Le cuisinier, de Martin Suter, cuisineC. Bourgeois, 2010, 20€30

    Au Sri Lanka, Maravan était un jeune cuisinier prometteur, initié par sa grand-mère aux préparations ayurvédiques. Réfugié en Suisse, il travaille comme simple commis dans un restaurant renommé, mais passe tous ses loisirs à expérimenter de nouvelles recettes. Un jour, l'emprunt au restaurant d'un coûteux appareil servant aux préparations moléculaires lui vaut d'être renvoyé. Sa collègue Andrea, ayant découvert –à ses frais- son don particulier, lui propose alors de créer une entreprise de dîners aphrodisiaques à domicile. Maravan est en proie aux affres de sa conscience : sa morale et sa religion lui interdisent de corrompre sa cuisine en rapprochant des couples illégaux, mais comment s'assurer que les clients sont des couples mariés ? et comment résister aux pressions des tigres tamouls qui veulent leur part du gâteau et menacent sa famille restée au pays ?

    Une approche originale de la cuisine moléculaire et de la cuisine ayurvédique, sur fond de crise financière mondiale et d'affaires véreuses.

    Coup de cœur du Bouillon.

     

    L'affaire du cuisinier chinois, Pascal Vatinel, le Rouergue, 2007, 19 €

    Prenez un vieux cuisinier qui perd un peu la main, un jeune chef qui a voyagé pour parfaire sa cuisine, un roi gourmant et gourmet, et organisez un tournoi culinaire. Saupoudrez de homards explosifs, de soupes légères, de présentations extraordinaires mêlant le yin et le yang. Mélangez avec un amour impossible et de terribles trahisons. Plongez le tout dans la complexe et foisonnante histoire de la Chine, à l'époque des Royaumes Combattants, juste avant le règne de Qin Shi huangdi.

    Ajoutez, de nos jours, deux vieux amis, archéologue et paléographe, aux prises avec des hauts fonctionnaires corrompus. Mélangez. Vous obtiendrez un roman gastronomico-archéologique complexe et foisonnant, qui mêle intrigue policière et délices culinaires d'hier à la corruption d'aujourd'hui !

     

    Mangez-moi, Agnès Desarthe, L'Olivier, 2006, 20.30 €

    Myriam, cuisinière dans un cirque, perd sa place lorsque celui-ci ferme.  Elle décide d'ouvrir son restaurant, "Chez moi", mais faute d'argent doit aussi vivre dans ses locaux.  Peu à peu, les clients découvrent ce restaurant à la cuisine familiale : fleuriste, amoureux, étudiants,… composent une petite cour des miracles. Myriam, plus cuisinière que financière, est aussi intransigeante avec elle-même qu'elle est généreuse avec les autres. Elle ressent beaucoup de culpabilité par rapport à son passé d' "atrophiée de l'amour maternel" et ne se pardonne rien.  Cependant cuisiner pour ceux qui l'entourent semble lui redonner confiance.

    Un roman facile à lire, plutôt optimiste et généreux malgré le mal de vivre du personnage principal.

     

    Les liaisons culinaires, Andreas Staïkos, Actes Sud (Babel), 2007, 6.50 €

    Dimitris et Damoclès, voisins dans le même immeuble, sont tous deux éperdument amoureux de la séduisante Nana. Fins cuisiniers, ils l'accueillent à tour de rôle, sont aux petits soins pour elle, littéralement à ses pieds ! Comme elle est aussi friande de bons petits plats que gourmande des délices de l'amour, les deux hommes lui préparent des dîners avec amour et rivalisent pour gagner sa préférence… même après avoir réalisé qu'elle leur ment et se joue d'eux !

    En 17 menus et 36 recettes grecques, toutes simples, appétissantes et parfumées –autant de rendez-vous- Staïkios campe un marivaudage léger, drôle et digeste.

     

    Cuisine tatare et descendance, Alina Bronsky, Actes Sud, 2012, 23.40 €

    Malgré le titre, aucune dégustation dans ce roman, si ce n'est une effroyable cuisine relationnelle, concoctée par une terrible maîtresse-femme, belle et raffinée, qui méprise son entourage. Toujours contente d'elle-même, sans états d'âme, elle traite son mari de péquenaud, sa fille de "moche et débile", et manipule tous ceux qui l'entourent ! Une critique mordante et cynique de la Russie des années 1980.

    Voir la critique de Jacqueline.

     

    Chocolat, Joanne Harris, Quai Voltaire, 2001

    Lansquenet est un village tranquille du Sud-Ouest, dans les années 1960. Les habitants y mènent une vie tranquille, un peu somnolente, agrémentée de commérages. L'arrivée de Vianne Rocher, parisienne, qui installe une confiserie-chocolaterie en face de l'église – en période de Carême, qui plus est- provoque un émoi considérable ! Le village est partagé entre ceux qui succombent à son charme et à ses gourmandises, et ceux qui, à la suite du curé austère, considèrent que cette boutique menace l'ordre et la moralité.

    Un film adapté de ce roman a été réalisé par Lasse Hallström en 2000. Plusieurs romans de Joanne Harris ont des thèmes proches de la nourriture : les cinq quartiers de l'orange est situé dans un restaurant. Annie a beaucoup aimé Le vin de bohême, empreint de parfums et de sensualité.


    Le cuisinier de Talleyrand : meurtre au congrès de Vienne, par Jean-Christophe Duchon-Doris, Julliard, 2006, 19 €

    Ce roman policier est principalement situé dans les cuisines de Talleyrand en pleine effervescence, en 1814, pendant le congrès de Vienne qui a suivi la chute de Napoléon. Les puissances européennes ont vaincu Napoléon et se réunissent pour se partager l'empire ; la France est en disgrâce, et l'habile Talleyrand use de tous les moyens pour redorer son blason. Pour amadouer les plus récalcitrants, il engage pour l'évènement Marie-Antoine Carême (dit Antonin), meilleur cuisinier de son temps. Mais lorsqu'un maréchal est retrouvé assassiné, la police autrichienne suspecte que le nœud de l'intrigue se trouve dans le palais occupé par Talleyrand, et plus précisément dans ses cuisines. Il s'établit entre le policier chargé de l'enquête et Antonin une relation autant faite de respect et d'admiration que de soupçon.

    Antonin Carême, génie de la cuisine, a consacré toute son existence à la gastronomie, et cuisiné chez les plus grands : le prince de Talleyrand, le prince régent d'Angleterre (futur Georges IV), l'empereur d'Autriche, le baron de Rothschild, etc. Sa cuisine marque la transition entre la cuisine du Moyen-Âge et celle d'aujourd'hui. Il a exécuté des pièces montées extraordinaires, et ne séparait pas l'architecture de la pâtisserie : "les beaux-arts sont au nombre de cinq, à savoir: la peinture, la sculpture, la poésie, la musique et l'architecture, laquelle a pour branche principale la pâtisserie." La fin de sa vie a été consacrée à la rédaction de plusieurs livres sur la cuisine, dont L'Art de la Cuisine française, encyclopédie en 5 volumes (1833-1834), qui comprenait des centaines de recettes, des menus et des plans de table, une histoire de la cuisine française et des instructions pour l'organisation de cuisines.

     

    L'école des saveurs, Erica Bauermeister, Presses de la Cité, 2009, 19.30 €

    Lilian n'a que 4 ans lorsque son père part. Elle se retrouve livrée à elle-même face à une mère dépressive, noyée dans les livres pour oublier. Lilian développe une passion pour la cuisine, et met beaucoup d'émotion et de sensualité dans ses recettes pour sortir sa mère de son chagrin. La description du chocolat chaud qui extorquera le premier sourire de sa mère est savoureuse !

    Vingt ans plus tard, elle anime tous les lundis un atelier de cuisine dans son restaurant. Durant deux saisons, elle partage les tentatives culinaires et les aspirations secrètes de ses élèves de tous horizons.

    L'école des saveurs… ou la thérapie par la cuisine !

     

    Le voyage de cent pas, Richard C. Morais, Calmann-Lévy, 2011, 19.30 €

    Hassan grandit à Bombay, au-dessus du restaurant familial, entouré des odeurs de cuisine, dans une Inde gourmande et voluptueuse. Mais au moment de la Partition entre Inde et Pakistan, sa mère décède dans l'incendie du restaurant. La famille émigre et finit par se fixer dans un village du Jura, où elle ouvre un petit restaurant tout près du restaurant deux étoiles de Mme Mallory. Cuisine indienne et française se font concurrence, jusqu'à ce que Mme Mallory accepte de former le jeune Hassan. En effet, "cet adolescent maigrichon possède ce petit quelque chose qu’on ne rencontre qu’une fois par génération. C’est un chef né. Un artiste. " Cent pas, c’est la courte distance qui sépare le boui-boui familial du restaurant deux étoiles.

    Roman gourmand, qui mêle intégration et cuisine, et aborde le petit monde de la gastronomie française.