Infrarouge
Infrarouge, Nancy HUSTON Actes Sud, 2010
Certaine de tenir un nouveau coup de coeur, j'ai sauté sur le dernier livre de Nancy Huston... pour finir un peu déçue. Pour moi, ce n'est pas le plus indispensable de ses romans...
Le titre, Infrarouge, fait référence au métier de la narratrice, Rena Greenblatt, artiste et reporter photographe jouissant déjà d'une certaine renommée après plusieurs expositions photos. Passionnée de photographie, d'hommes et de sexe, elle délaisse pourtant son métier et son "mari" Aziz pour passer des vacances en Italie avec son père Simon et sa belle-mère Ingrid.
Ce séjour, qu'elle espérait vouer à la découverte en famille des grandes oeuvres de la Renaissance, tourne court. Les parents traînent la patte, semblant émerger seulement pour les pauses-repas : Simon, vieillissant, est bien loin de l'intellectuel qu'il a été, et le manque total de culture d'Ingrid est agaçant. Comme se le répète Rena "Hors de chez eux, les touristes sont bêtes !".
"Leurs pensées s'égaillent. Chacun mélange le contenu du musée avec sa propre tête : faits glanés au hasard de leurs parcours, souvenirs, associations, états d'âmes..."
Présent et passé se mélangent. Déçue par ces instants ratés, Rena plonge tantôt dans ses souvenirs douloureux d'enfance et d'adolescence, images refoulées de ses relations difficiles avec son frère et de la mort de sa mère, tantôt dans les détails de sa vie sexuelle et amoureuse d'adulte.
Le récit, à plusieur niveaux, manque de... je ne sais quoi. Rena est déçue, ce séjour italien s'étire en longueur et le lecteur s'ennuie avec elle. Et le récit de ses amours croustillantes n'y change rien. D'autre part je n'ai ni été contaminée par sa passion pour la photographie, ni vu l'intérêt d'exprimer ses pensées à travers un dialogue avec Subra, son double (qui ne semble pas aller au-delà du simple procédé narratif).
D'où ma question : suis-je passée à côté du livre ?
Aline