19/06/2013
L'ombre douce
Vers la fin de la guerre d’Indochine (1954) à Hanoï, Mai fait partie des jeunes filles annamites que les religieuses envoient aider les infirmières à l’hôpital Lanessan. C’est là qu’elle rencontre Yann, soldat originaire de Belle-Île, engagé dans l’armée dans « l’espoir de voir autre chose, des pays et des gens inconnus. »
« La première chose qu’il se rappelait lui avoir demandée, c’était ce que voulait dire son nom, une question stupide, elle avait dit – Mai, c’est pour Hoàng Mai, la fleur jaune d’abricotier. A l’époque du Nouvel An, les Annamites en coupaient des branches pleines de bourgeons pour les faire éclore dans leur maison, présage de bonheur toute l’année. »
Très vite, les journées des jeunes gens tournent autour de la visite à l’hôpital de Mai, qui tente de garder le soldat loin du front aussi longtemps que possible :
« Il fallut un certain temps à Yann pour se rendre compte que son bandage était bien plus large que nécessaire, que la solution désinfectante était appliquée avec peu d’économie et que les visites de la jeune fille devaient être attribuées autant à la gravité de la blessure qu’il avait reçue qu’à celle qu’il avait faite dans son cœur ».
Mais ces heures suspendues, sous le regard bienveillant du Père Portier, n’ont qu’un temps. Mai est confrontée au choix de sa famille d’un époux pour elle, puis Yann est renvoyé dans son bataillon à Diên Biên Phu…
Ce roman court, à l’écriture sobre, est entrecoupée par quelques poèmes
Vienne le vert été
-Ne soyons
pas séparés
Joie si douce
de l’aurore
-son regard clair
Tes mains
couleur de miel
et du soleil mourant
Transperce
jonquille claire –
l’âme de la beauté
L’ombre douce
Hoai Huong Nguyen
Ed. V. Hamy, janvier 2013, 155 p., 15 €
11:13 Publié dans critiques de livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roman, vietnam
Les commentaires sont fermés.