Je n'ai pas toujours été un vieux con
Je n’ai pas toujours été un vieux con
Alexandre Ferraga
Flammarion, 2014, 250 p., 18 €
A 76 ans, Léon, vieux grincheux récalcitrant, se retrouve en maison de retraite, suite à l’incendie de son appartement. Sur un ton acerbe, il évoque sa découverte des lieux : les chambres aux noms de fleurs, les menus pour édentés, les infirmières accortes ou revêches,… Il observe d’un œil méfiant la cohorte des pensionnaires et leurs défauts, mais développe une grande complicité avec Jack le littéraire ou Roger le bon vivant (qui conserve ses bouteilles dans la chasse d’eau), et abreuve de ses conseils pas toujours bienvenus Marilyn la soignante au beau derrière.
Dans son récit, qu’il aurait avantageusement pu nommer "Itinéraire d’un sale con", Léon navigue entre son adaptation à la maison de retraite et ses souvenirs -qu’il évoque sans concession- d’enfant fragile ("brindille"), de petit délinquant, de marin, de jeune frappe, de taulard, d’amant ou de mari.
"Les personnes âgées ont tout un passé, à la fois derrière elles et encore vivant".
Doté d’un joli sens de la formule, l’auteur nous séduit avec son style enlevé, imagé, voire cru.
"En prison, vous passez en permanence des murs de votre cellule à la cellule de votre tête".
La tendresse avec laquelle il peint ses personnages fait oublier que le récit manque un peu de profondeur. Les souvenirs papillonnent, les sujets ne sont qu’affleurés, et à la fin du livre, le lecteur se retrouve seul avec une sensation d’inachevé.
Aline