La vie rêvée des plantes
La vie rêvée des plantes
Seeung-U Lee, Zulma, 2006
Traduit du Coréen par Mikyung Choi et Jean-Noël Juttet
Détective privé, le narrateur, Kihyon, s’est éloigné de sa famille trop terne et renfermée. Pourtant lorsque son grand frère "exemplaire" perd ses deux jambes après avoir sauté sur une mine à l’armée, il rentre aider à s’occuper de ce frère aîné à la fois admiré et tellement jalousé. C’est à ce moment qu’un client anonyme lui commande d’espionner sa mère…
Le lecteur suit Kihyon, le narrateur, dans son introspection pleine de culpabilité, sa découverte de secrets de familles et sa perception affinée de ceux qui l’entourent. Les rapports entre les membres de la famille sont redessinés, sous un nouvel éclairage qui lui permet de déceler des sentiments profonds sous un quotidien apparemment terne.
L’auteur se réfère beaucoup à la mythologie gréco-romaine, récits d’amours contrariés et de métamorphoses. La forêt et les arbres sont chargés d’une symbolique forte, depuis les arbres enlacés du parc jusqu’au palmier de Namchon. Les rêves du narrateur tiennent une place importante, entre rêves prémonitoires et révélateurs de son inconscient. Ces deux éléments, parfois entremêlés, sont sans doute à l’origine du titre.
Le contexte coréen reste discrètement en filigrane, et n’affleure que lorsqu’il est question des contestations sociales (qui ont coûté son enrôlement forcé à Ukyon) et des conflits de pouvoir. L’auteur s’interroge aussi sur le rôle de l’artiste, témoin et militant, ou révélateur de beauté. Malgré tout cela, la vie rêvée des plantes est avant tout un roman d’amour.
Aline
Lire l’interview du 17 septembre 2012, réalisée par Isabelle Roche pour lelittéraire.com