Bouillon d'Anticipation
Lors de notre rencontre de février, nous n’avons fait qu’effleurer le vaste champ de la littérature dite « d’anticipation », qui comporte de nombreux genres et sous-genres.
La littérature adolescente regorge de très bons titres d’anticipation, souvent des dystopies : (contre-utopie : fiction dépeignant les conséquences néfastes d’une idéologie poussée à l’extrême). Outre qu’elles offrent d’excellents récits à suspense dans des mondes de fantaisie, leurs auteurs cherchent souvent à mettre en garde contre les dérives de nos propres sociétés. Nous en avons critiqué plusieurs sur le blog : Starters de Lissa Price / Les Fragmentés de Neil Shusterman / La Déclaration de Gemma Malley / Legend de Marie Lu / Divergent de Veronica Roth. Lire aussi Le Passeur de Lois Lowry / Uglies de Scott Westerfeld / Hunger games de Suzanne Collins.
Les premières dystopies sont sans doute les romans suivants, des "classiques" à relire absolument ! Le meilleur des mondes (Brave New World, 1932) d’Aldous Huxley / Ravage, de Barjavel (1943) / 1984 de George Orwell (1949) / Fahrenheit 451, de Ray Bradbury.
Quelques titres de Fantasy Urbaine ont happé notre imagination : Lombres, par China Miéville / Neverwhere, de Neil Gaiman. La fantasy urbaine prend place dans une ville (ici Londres), à une époque industrielle (19e ou 20e siècle), où le surnaturel fait irruption. Les machines à vapeur entrent en contraste avec les créatures magiques, comme dans la saga des Wildenstern, d’Oisin McGann (sous-genre « Steampunk »).
Le récit de science-fiction organise un monde imaginaire à partir de connaissances qui ne relèvent ni du merveilleux ni du religieux, mais de théories scientifiques réelles ou supposées, souvent en lien avec d’autres planètes et situées dans le futur. L’écrivain Terry Pratchett déclare avec humour : "La science-fiction, c'est de la fantasy avec des boulons."
Les précurseurs de la science-fiction sont Cyrano de Bergerac, en 1657, dans L'Autre monde ou les États et Empires de la Lune et du Soleil, puis Jules Verne avec De la Terre à la Lune (1865), et H. G. Wells avec La Machine à explorer le temps (1895), ou La Guerre des mondes (1898). La science-fiction a connu un grand succès après la seconde guerre mondiale et jusque dans les années 1970, même si la qualité de ses auteurs n’était pas toujours reconnue. Citons quelques favoris:
La stratégie Ender, d’Orson Scott Card / Le monde du fleuve, de Philip José Farmer / Fondation, d’Asimov / Hyperion et Endymion, de Dan Simmons / les romans ou nouvelles du français Ayerdhal...et René Barjavel.
D’autres titres ou auteurs ont aussi été évoqués :
Jack Vance, auteur prolifique
Echange standard de Robert Sheckley, complètement farfelu, où le héros, américain, utilise le « psychochoc » pour échanger sa vie avec celle d’un martien.
Le grand livre, de Connie Willis, original et humoristique, autour du voyage dans le temps et des paradoxes induits si les observateurs modifient l’ordre des choses.
Pardon, vous n’avez pas vu ma planète ? de Bob Ottum. Où un émissaire extraterrestre vient prévenir d’une visite touristique sur la terre de ses congénères pacifistes.