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Soyez imprudents les enfants

roman, famille

 

Soyez imprudents les enfants

Véronique Ovaldé

Flammarion, 2016

 

Une rencontre à la librairie Murmure des Mots en décembre m’a donné très envie de me plonger dans ce roman. Véronique Ovaldé est une conteuse formidable, capable de captiver son auditoire en déroulant les fils emmêlés de plusieurs histoires.  Pour ce roman, elle nous indique deux de ses fils conducteurs :

La nécessité de prendre des risques

Pour vivre pleinement, vient un moment où il faut « être imprudent », et se lancer, à la façon de Gabriele Bartolome, fils de lingère, parti en exploration avec son ami d’enfance  Pierre Savorgnan de Brazza. Au contraire, ceux qui n’ont pas vécu leurs rêves finissent mal : aigris et méchant, comme le « vieux salopard de grand-père… qui avait espéré devenir chanteur d’opéra et partir en Amérique, mais qui n’avait jamais bougé de Bilbao et avait été peintre en bâtiment toute sa vie. Ma mère l’appelait Mobutu ». Ou dans un état de mélancolie chronique (comme le père de la narratrice) ou de femme au foyer sans horizon (comme sa mère). Atanasia ne veut en aucun cas les imiter.

La mythologie familiale qui compose chacun

«Le sang n’est rien, ce qui est important, c’est le lien », répéte l'Amatxi (la grand-mère) d’Atanasia, qui lui transmet, en enroulant sa pelote de laine et en déroulant telle une Parque les fils de  l’histoire fondatrice des ancêtres Bartolomé, entre l’Espagne franquiste, l’exploration coloniale en Afrique et au Brésil, la Grande peste du XVIIe….

L’histoire familiale de l’auteur elle-même remonte au pays basque espagnol, quitté à l’époque franquiste pour émigrer  -en France et ailleurs- dans des conditions difficiles. En l’occurrence, Véronique Ovaldé situe le centre de son roman dans la province basque espagnole du Gipuzkoa, dans la bourgade imaginaire d’Uburuk, « ville modèle » dirigé par le caudillo « Papa Tijuano » sous Franco.

Atanasia, dont la curiosité n’a pas pu être étanchée après la mort de sa grand-mère, cherche à  reconstituer le puzzle de son histoire familiale pleine de trous, et se lance dans une quête obsédée de l’énigmatique peintre Roberto Diaz Uribe.

La narration à tiroirs jongle avec les lieux, les dates et les personnages. Atanasia passe fréquemment de la première à la troisième personne, ce qui est déstabilisant à la lecture. Je l’interprète comme une façon de se distancier, avant de franchement s’imaginer en sujet de documentaire comme elle le fait fréquemment. En tout cas, cela m’a empêchée de m’immerger dans le récit, comme j’aime le faire, même si j'ai totalement adhéré aux thèmes abordés. Sylvie F., elle,  a eu un grand coup de cœur pour ce roman, dont la narration lui évoque Gabriel Garcia Marquez et  les grands auteurs sud-américains, prolifiques et généreux.

Aline

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