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Les délices de Tokyo

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Durian SUKEGAWA

Albin Michel, 2016 / A Vue d’œil 2016

Traduit du japonais An par Myriam Dartois-Ako

 

Sentrô Tsujii travaille depuis quatre ans sans prendre le moindre jour de congé, pour rembourser ses dettes à celui qui lui a donné sa chance à sa sortie de prison. A Tokyo, dans la rue commerçante des Cerisiers, il passe toutes ses journées debout derrière les plaques chauffantes de son échoppe, et confectionne les dorayaki efficacement mais sans passion.

C’est alors que survient madame Tokue Yoshii, qui lui fait découvrir des saveurs inattendues avec sa pâte « an », la pâte de haricots confits dont on farcit les crêpes dorayaki. A 76 ans bien comptés, elle souhaite ardemment travailler avec lui dans l’échoppe, et remet totalement en question sa façon de travailler. Les descriptions sont si précises qu'on croirait la voir choisir avec soin les haricots azuki et "écouter leur voix" à la cuisson !

Elle transmet à Sentro son plaisir de bien cuisiner, redonnant un sens à son travail quotidien. A son tour, il s’attache à la confection de bonnes pâtisseries, et imagine même d’innover.

Si le roman s’arrêtait là, ce serait déjà un grand plaisir de lecture, une histoire positive de transmission entre générations et d’amour du travail bien fait. Deux sujets qui me tiennent à cœur. Mais le récit acquiert une profondeur supplémentaire avec le secret des doigts tordus de la vieille dame, en lien avec sa vie dans le quartier clos de Tenshoen. Et là, c’est à une page tragique de l’histoire du Japon que l’on s’intéresse, avec compassion. Je ne vous en dirai pas plus, à vous de lire ce roman pour découvrir peu à peu la vie de ces héros du quotidien.

Un roman touchant, qui a donné lieu à un beau film éponyme en 2015.

Aline

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