Marcher droit, tourner en rond
Marcher droit, tourner en rond
Emmanuel VENET
Verdier, 2016
En parcourant ce roman à une voix, fort bien écrit, on se surprend vite à envier le héros. Qu’il soit atteint du syndrome d’Asperger est juste anecdotique C’est surtout le prétexte d’un roman sans concession, à la manière du Candide de Voltaire, le narrateur tend un miroir très lucide sur nos modes de vie contemporains. Quel privilège de penser sans entrave et d’évacuer toute culpabilité dans ses analyses. Seul bémol, la tristesse ambiante : notre autiste se pose en légiste et déroule une vie humaine, sa légèreté puis l’âge venant les compromis et la dégradation physique qui nous fait oublier jusqu’à nos exigences. Au-delà du ton léger pour décrire les funérailles de la grand-mère Marguerite et l’inénarrable tante Solange, ce n’est pas vraiment gai. Mais jubilatoire, incisif et vrai… Oui !
Sylvie