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L'imprudence

Laos, exil, famille, sexualité

L’imprudence

Loo Hui Phang

Actes Sud, 2019, 139 p., 17€50

 

Issue du monde de la BD, l’auteure signe ici son premier roman, récompensé par le prix Senghor du premier roman francophone 2019.

Vietnamienne née au Laos, la narratrice n’avait qu’un an lorsqu’elle a quitté le pays clandestinement avec ses parents et son frère. Elle a grandi à Cherbourg, dans sa famille qui tentait de respecter les traditions vietnamiennes… et il lui a fallu quitter les siens pour affirmer son indépendance et vivre de son « job » de photographe.

Lorsque sa grand-mère Waipo meurt, elle passe quelques semaines en famille au Laos, à Savannakhet. Occasion de renouer avec son grand-père, avec qui elle se sent des affinités, mais aussi de mesurer à quel point sa vie française la différencie de la jeune femme qu’elle aurait été si sa famille était restée au Laos. C’est à son grand frère que s’adresse le récit, toujours à la deuxième personne. Ce grand frère tellement marqué par l’exil qu’il s’est refusé à réussir sa vie en France.

Consolation, exutoire, plaisir de l’instant, passion… une grande part du récit est consacrée à sa sexualité, revendiquée et vécue sans complexes, miroir de celle de son grand-père en son temps. Pour reprendre le titre de l’une de ses bandes dessinées, elle aime le regard et "l’odeur des garçons affamés".  

L’écriture est ramassée et sensuelle, mais pas crue. On s’attend à ce que Loo Hui Phang reprenne et approfondisse les thèmes du désir, de la famille, et de l'exil, sur lesquels il semble qu’elle ait encore beaucoup à dire.

laos,exil,famille,sexualitéLire aussi sa bande dessinée Black-out, avec Hugues Micol à l'illustration, chez Futuropolis. Biographie de Maximus Wilde, acteur charismatique métis de descendance noire, chinoise et amérindienne, cette BD s'attaque au mythe Hollywoodien, et démontent les artifices d’un monde injuste et centré sur les blancs, maillon de la propagande gouvernementale.

Aline

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