Les dynamiteurs
Les dynamiteurs
Benjamin Whitmer
Gallmeister (Americana), 2020, 392 p., 24€20
Traduit de l’américain par Jacques Mailhos
1895, le vice règne à Denver, ville minée par la pauvreté et la violence. Sam aide de son mieux Cora à nourrir et protéger une bande d’orphelins. Installés dans une usine désaffectée, les adolescents doivent défendre ce « foyer » contre les clochards violents et vicieux. Une nuit, un géant monstrueusement défiguré les aide à faire fuir leurs attaquants. Sam, qui sait lire, est le seul à pouvoir communiquer avec Goodnight, et se laisse peu à peu embringuer dans les combines des « têtes de nœud ». Pour nourrir les plus jeunes, il rentre malgré lui dans le monde violent des adultes.
Tous les personnages évoluent dans un Denver désespérément corrompu, où la violence des truands répond à celle de la police et des Pinkerton. L’auteur dresse une fresque très noire des villes américaines en voie de « civilisation » au moment où certains élus tentent d’établir leur loi, entre pionniers, mineurs, tables de jeux, saloons,… On pense au Dickens des orphelins devant survivre dans les bas-fonds de Londres, et au Steinbeck de l’Amérique désespérée. L’écriture est prenante, les rebondissements tiennent en haleine.
Aline