Marc Dugain à l'honneur
Né en 1957 au Sénégal, où son père était coopérant, Marc Dugain grandit en France. Diplômé de l'Institut d'études politiques de Grenoble et expert-comptable, il travaille dans la finance, puis crée une société d'ingénierie financière pour les moyens de transport. Entrepreneur dans l'aéronautique, il dirige en 2000 les compagnies aériennes Proteus Airlines et Flandre Air. À 35 ans, il commence une carrière littéraire en racontant le destin de son grand-père maternel, "gueule cassée" de la guerre de 14-18, dans La Chambre des officiers, publié en 1998 et qui le fait connaître. Dès lors, Marc Dugain se consacre entièrement à l'écriture, et à la réalisation de films. (Source Wikipedia)
Une exécution ordinaire
Gallimard, 2007
Grand Prix RTL-Lire.
Roman inspiré par le naufrage du sous-marin russe Koursk. Évocation du pouvoir politique en Russie depuis la période de Staline jusqu’à celle de Poutine à travers l’itinéraire d’une famille. Aborde le contexte politique et sociétal de cette période. L’auteur mêle personnages réels et personnages fictifs. Ce roman est richement documenté, mais sa construction fragmentée en 7 parties, avec des narrateurs différents, nuit à la fluidité de la lecture. Adapté au cinéma par l’auteur en 2010 sous le même titre que le roman avec André Dussolier.
L’emprise
Gallimard (Blanche), 2014, 19€50
Roman politique et d’espionnage, sur fond d’élection présidentielle en France. Inspiré de personnages et faits réels ce roman aborde le parcours de plusieurs personnages issus des milieux politique, industriel et de l’espionnage français. L'auteur met en avant les conséquences catastrophiques de certains actes liés au pouvoir et à l'argent.
Il s'agit donc d'une dénonciation d'un système et de ses rouages. La construction est curieuse, et l’énergie maîtrisée, avec une écriture sèche. Intéressant et actuel, un roman qui fait réfléchir.
Transparence
Gallimard (Blanche), 2019, 19€
Roman d'anticipation sur un sujet qui passionne l'auteur : le transhumanisme. L’histoire se déroule à la fin des années 2060 en Islande. Transparence est une start-up numérique qui met au point le projet Endless dans le but de sauver l’humanité, menacée par le réchauffement climatique. Un projet qui consiste à transplanter après, ou même avant sa mort, les données personnelles numérisées d’un individu dans un corps artificiel. En d’autres termes, un projet révolutionnaire donnant accès à l’immortalité. Pour qui ? Sur quels critères ? Comment ? Un algorithme décide si une personne est éligible à l’immortalité / si elle le droit d’enfanter.
Sous couvert de roman d’anticipation, une réflexion intéressante sur notre société actuelle menacée de destruction, avec le dérèglement climatique, le danger des algorithmes, ou celui du transhumanisme. Bien écrit, assez ardu avec une écriture un peu philosophique, angoissant.
Avenue des géants
Gallimard (Blanche), 2012, 21€50
Prix des lycéennes Elle 2013
Marc Dugain s'est inspiré de l'histoire de Edmund Kemper, un tueur en série américain de la fin des années 70. Ce roman est le récit du cheminement intérieur d'un tueur en série hors du commun. Comment cet homme supérieur en tout - un colosse dont le QI serait supérieur à celui d'Einstein - est-il devenu un tueur en série ? A travers ce roman, l’auteur fait également l'autopsie d'une Amérique des années 1960-1970 en pleine révolution avec la guerre du Vietnam et le mouvement hippie.
Un roman certes percutant et perturbant, mais avec une approche psychologique fine.
La malédiction d’Edgar
Gallimard (Blanche), 2005, 20€20
Roman biographique sur John Edgar Hoover, directeur du FBI de 1924 à 1972. Durant toute cette période, Hoover a imposé son ombre à tous les dirigeants américains, de Roosevelt à Nixon, d’où le titre du roman. Pendant près d'un demi-siècle, les plus grands personnages de l'histoire des États-Unis ont été traqués jusque dans leur intimité par cet homme qui s'était érigé en garant de la morale.
Roman très documenté. Espionnage, mafia, respect de l’ordre moral… le point de vue sur Kennedy et sa famille n’est pas très brillant.
Ils vont tuer Robert Kennedy
Gallimard (Blanche), 2017, 22€50
Ce roman mêle intimement deux histoires : une synthèse sur les assassinats de John et Robert Kennedy, à laquelle le narrateur lie celle de son père, espion. L’auteur revisite l’histoire des États-Unis dans les années 1960, entre contre-culture et violences politiques. De nombreux assassinats et règlements de comptes ; les grands financiers, la pègre, la justice et certains politiques règnent «ensemble», sur le pays ! On comprend bien ce qui a tué les frères Kennedy, les tueurs présumés n’étant qu’un paravent. Édifiant, et très bien écrit.
En bas les nuages
Flammarion, 2009, 20€30
L’auteur nous livre 7 nouvelles, l’histoire de 7 hommes vivant aujourd’hui dans des lieux différents : Dordogne, Maroc, États-Unis, Irak ou dans une île lointaine. Comment chacun fait face à son quotidien ?
Réflexion cynique sur l’humanité, le rêve, la société de consommation …
L’insomnie des étoiles
Gallimard (Blanche), 2010, 17€75
Automne 1945, les alliés occupent Berlin et le reste de l’Allemagne. La compagnie française du capitaine Louyre investit le sud du pays. Dans une ferme isolée, il découvre une adolescente vivant seule, comme une sauvage, et le corps calciné d’un homme. Incapable d’expliquer la situation, la jeune fille est arrêtée. Le capitaine s’acharne à chercher la vérité, et découvrira un secret sur la région.
Roman à la fois historique et policier, très bien écrit.
La chambre des officiers
JC Lattes, 1999, 17€
Prix des libraires, Prix des Deux Magots, Prix Roger-Nimier et Prix René-Fallet 1999
Un officier est blessé au visage, dès le 1er jour de la guerre, où il est envoyé en reconnaissance. Défiguré, il est transporté au Val de Grâce à Paris, où il séjourne 5 ans dans la chambre des officiers. Au fil du temps, des amitiés se nouent entre les blessés. D’une époque et une situation dramatiques, l’auteur sait faire émerger la grâce et l’humanité. Le roman a été adapté au cinéma par François Dupeyron (2001) sous le même titre.
Ce livre rappelle à Annie « Les gueules cassées » de Martin Monestier, qui retrace toute l’évolution de la chirurgie faciale pendant la période allant de la guerre de 14-18 à nos jours.