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Les évasions particulières

roman,famille

 

Les évasions particulières

Véronique OLMI

Albin Michel, 2020, 502 p., 21€90

travers l’histoire de la famille Malivieri, Véronique Olmi livre une véritable chronique sociale post mai 68 dans une France qui doit réussir à composer entre anciennes conventions et nouvelles révolutions : celles des idées, de l’indépendance et de la liberté. Les profondes mutations sociales font voler en éclat des principes fortement ancrés et -si elles font souffler un vent de liberté- elles provoquent aussi, pour une partie de la population, incompréhension et désarroi.

Agnès n’a pu poursuivre ses études et, à 18 ans, a épousé Bruno. Tous deux s’aiment profondément.  Catholiques, ils essaient d’inculquer à leurs filles leurs convictions et leur croyance mais plusieurs évènements vont secouer l’harmonie familiale. C’est d’abord l’affaire Gabrielle Russier qui amène les premières interrogations et c’est en écoutant Simone Veil qu’Agnès se réveille. Les procès féministes avec Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir se déroulent à Aix. Le viol, le droit à l'avortement et la contraception sont au cœur des débats. Agnès découvre dans les revendications féminines, les siennes secrètes. Elle étouffe dans son petit appartement, avec pour seules activités, le ménage, la cuisine, les courses.  Elle ressent une envie de vivre violente et décide de suivre une formation pour devenir factrice. Bruno est dépassé et ne peut remettre en question ce qui l’a construit et ce qui constitue pour lui d’une façon immuable la famille. Le couple se fissure.

Sabine, l’aînée, est la première à vouloir s’évader d’une vie bien tracée, cherchant à s'émanciper des principes familiaux et sociétaux.  Elle rêve de partir à Paris et de devenir comédienne, ce qui n’ira pas sans désillusions. 

Hélène a un statut à part.  Elle passe les vacances scolaires avec sa tante et son oncle, cotoyant le monde de la haute bourgeoisie parisienne. Cette distinction entre elle et ses sœurs, qui ne bénéficient pas du même privilège, l’éloignera parfois d’elles et de ses parents. Elle fera progressivement de la lutte pour la cause animale un chemin de vie.

Mariette, la benjamine, est de santé fragile. Sa gentillesse, son empathie, sa sensibilité la rendent touchante. Restée seule avec ses parents, elle souffre du départ de ses sœurs et de l’éclatement du couple. Le monde qu’elle avait alors imaginé dans son « cahier des bonheurs » se transforme en « cahiers des malheurs ». Elle doit apprendre à composer entre ses rêves et la réalité, et trouve refuge dans la musique et le silence.

L’écriture de Véronique Olmi est fluide et très agréable. On se sent proche cette famille, de ses bonheurs, de ses peines et de ses combats. J’ai lu avec beaucoup de plaisir ce roman qui retrace avec justesse les bouleversements importants de la société à travers l'évolution d'une traditionnelle famille française de province.

Annie

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