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Coups de coeur - Page 13

  • Prières pour celles qui furent volées

    roman étranger, Mexique, drogue, enlèvementPrières pour celles qui furent volées Jennifer Clément Flammarion, août 2014, 269 p., 20 € Traduit de « Prayers for the Stolen » par Patricia Reznikov   « Viens, on va te faire laide ». Dès la première phrase, le lecteur est happé par le récit.  Au Mexique,  la terre montagneuse du Guerrero semble maudite. Tous les hommes sont partis. S’ils ne se sont pas enrôlés dans les trafics de drogue, ils ont tenté leur chance en traversant le Rio Bravo pour rejoindre les Etats-Unis. Ne restent que des femmes qui tentent de survivre dans les montagnes, et de protéger leurs filles en les enlaidissant afin qu’elles n’attirent pas l’œil des prédateurs des cartels de la drogue.  p. 139 « C’était devenu le but de tout le monde, de ne jamais revenir. Autrefois, il y avait eu une vraie communauté qui habitait dans ces montagnes, mais tout s’était terminé quand ils avaient construit l’autoroute du soleil qui reliait Mexico à Acapulco. »  Ladydi, la narratrice, est l’une de ces filles déguisées en garçons toute leur enfance, puis enlaidie à l’adolescence et cachée dans un trou à la moindre alerte : « Dans nos montagnes, il ne naissait que des garçons. Lorsque j’étais enfant, ma mère m’habillait en garçon et m’appelait Gamin… en tant que fille, j’aurais été volée. Si les trafiquants de drogue apprenaient qu’il y avait une jolie fille dans le coin, ils arrivaient sur nos terres dans leurs 4X4 noirs et emportaient la gamine. A la télévision, je regardais les filles se faire belles, mais ça n’arrivait jamais chez moi. En grandissant, j’ai pris l’habitude de frotter un feutre jaune ou noir sur l’émail blanc de mes dents pour qu’elles aient l’air pourri. » « C’est la mère de Paula qui avait eu l’idée de creuser des trous… Ma mère disait que l’état du Guerrero devenait une vraie garenne à lapins, avec des filles cachées dans tous les coins. Dès que quelqu’un entendait le bruit d’un 4X4 ou apercevait un point noir dans le lointain, toutes les filles se cachaient dans les trous. »  Nous nous attachons à la vie quotidienne de Ladydi et ses copines Paula, Maria et Estefani. Malgré la misère, les pères manquants, les mères aigries ou alcooliques, et toutes les tensions qui les entourent, elles sont réconfortées par leur amitié et de bons moments à l’école. Mais Paula est bien trop belle pour être cachée sous le boisseau…  Au-delà des filles volées, l’auteur évoque aussi les règlements de comptes, et la corruption ou l’incurie des personnes mêmes chargées de lutter contre le trafic de drogue. p. 53  « Nous connaissions toutes le bruit que font les hélicoptères de l’armée qui approchent. Nous connaissions aussi l’odeur du Paraquat*, mélangé au parfum des papayes et des pommes. Ma mère disait : ces escrocs sont payés par les trafiquants pour ne pas arroser les pavots avec leur fichu Paraquat, alors ils le balancent n’importe où sur la montagne et ça tombe sur nous ! »  Un récit brûlant et désespérant, éclairé néanmoins par la détermination de ces femmes, et leur solidarité entre elles. L’écriture est à la fois très abordable, avec ses phrases courtes et percutantes, et très évocatrice. Les paysages et les personnages restent longtemps en tête après la lecture. L’auteur vit actuellement à Mexico City. Aline  * herbicide très toxiquePrières pour celles qui furent volées

    Jennifer Clément

    Flammarion, août 2014, 269 p., 20 €

    Traduit de "Prayers for the Stolen" par Patricia Reznikov

     

    "Viens, on va te faire laide".

    Dès la première phrase, le lecteur est happé par le récit.

    Au Mexique,  la terre montagneuse du Guerrero semble maudite. Tous les hommes sont partis. S’ils ne se sont pas enrôlés dans les trafics de drogue, ils ont tenté leur chance en traversant le Rio Bravo pour rejoindre les Etats-Unis. Ne restent que des femmes qui tentent de survivre dans les montagnes, et de protéger leurs filles en les enlaidissant afin qu’elles n’attirent pas l’œil des prédateurs des cartels de la drogue.

    p. 139 "C’était devenu le but de tout le monde, de ne jamais revenir. Autrefois, il y avait eu une vraie communauté qui habitait dans ces montagnes, mais tout s’était terminé quand ils avaient construit l’autoroute du soleil qui reliait Mexico à Acapulco."

    Ladydi, la narratrice, est l’une de ces filles déguisées en garçons toute leur enfance, puis enlaidie à l’adolescence et cachée dans un trou à la moindre alerte :

    "Dans nos montagnes, il ne naissait que des garçons. Lorsque j’étais enfant, ma mère m’habillait en garçon et m’appelait Gamin… en tant que fille, j’aurais été volée. Si les trafiquants de drogue apprenaient qu’il y avait une jolie fille dans le coin, ils arrivaient sur nos terres dans leurs 4X4 noirs et emportaient la gamine. A la télévision, je regardais les filles se faire belles, mais ça n’arrivait jamais chez moi. En grandissant, j’ai pris l’habitude de frotter un feutre jaune ou noir sur l’émail blanc de mes dents pour qu’elles aient l’air pourri."

    "C’est la mère de Paula qui avait eu l’idée de creuser des trous… Ma mère disait que l’état du Guerrero devenait une vraie garenne à lapins, avec des filles cachées dans tous les coins. Dès que quelqu’un entendait le bruit d’un 4X4 ou apercevait un point noir dans le lointain, toutes les filles se cachaient dans les trous."

    Nous nous attachons à la vie quotidienne de Ladydi et ses copines Paula, Maria et Estefani. Malgré la misère, les pères manquants, les mères aigries ou alcooliques, et toutes les tensions qui les entourent, elles sont réconfortées par leur amitié et de bons moments à l’école. Mais Paula est bien trop belle pour être cachée sous le boisseau…

    Au-delà des filles volées, l’auteur évoque aussi les règlements de comptes, et la corruption ou l’incurie des personnes mêmes chargées de lutter contre le trafic de drogue.

    p. 53  "Nous connaissions toutes le bruit que font les hélicoptères de l’armée qui approchent. Nous connaissions aussi l’odeur du Paraquat*, mélangé au parfum des papayes et des pommes. Ma mère disait : ces escrocs sont payés par les trafiquants pour ne pas arroser les pavots avec leur fichu Paraquat, alors ils le balancent n’importe où sur la montagne et ça tombe sur nous !"

    Un récit brûlant et désespérant, éclairé néanmoins par la détermination de ces femmes, et leur solidarité entre elles. L’écriture est à la fois très abordable, avec ses phrases courtes et percutantes, et très évocatrice. Les paysages et les personnages restent longtemps en tête après la lecture. L’auteur vit actuellement à Mexico City.

    Aline

    * herbicide très toxique

  • L'invité du soir

    roman étranger,vieillesse,suspenseL’invité du soir

    Fiona McFarlane

    Ed. de l’Olivier, 2014, 22,50 €

    Traduit de l’australien The Night Guest par Carine Chichereau

    Ruth, 75 ans, vit seule avec ses chats dans une maison isolée sur la côte australienne. Son mari Harry est mort depuis quelques années, ses deux fils vivent au loin. Elle profite de son indépendance, de sa maison agréable, de la vue sur l’océan et les baleines, tout en se restreignant peu à peu à cause de son dos douloureux. Ses souvenirs de jeunesse, dans les îles Fidji, fille de médecin missionnaire, lui reviennent avec de plus en plus de force.

    L’irruption dans sa vie de Frida, aide-ménagère, est à la fois bienvenue et –dès le départ- source de malaise. Frida devient peu à peu indispensable à Ruth, malgré ses humeurs changeantes, qui mènent parfois à des affrontements. Mais protège-t-elle Frida, ou tente-t-elle au contraire de l’isoler ? Quelles sont les motivations de Frida, et pourquoi refuse-t-elle obstinément d’admettre ses origines mélanésiennes ? La romancière donne seulement le point de vue de Ruth, dont le lecteur perçoit bien qu’il n’est pas très fiable. Elle brouille à dessein les repères, faisant peu à peu monter le malaise…en même temps que s'accroît la vulnérabilité de la vielle femme.

    Et que vient faire ce tigre, invité du soir, qui apparaît de temps en temps dans la maison dans une odeur de jungle tropicale ? J’avoue  n’avoir pas bien compris la signification de sa présence, ni le sens de l’affrontement final avec le tigre. Pour autant, les pages qui l’évoquent sont intenses et évocatrices.

    Aline

  • Une vie entre deux océans

    roman étranger,amour maternel,australieune vie entre deux océans m. l. stedman stock,2013,traduit de l’australien « the light between oceans » par anne wi,les combattants australiens rentrent au pays,où manquent désormais les hommes valides et en bonne santé. tom,hanté par ses années au combat,ne demande désormais qu’une vie calme et ordonnée,et entretient avec rigueur et minutie le phare qui lui est confi,situé entre pacifique et atlantique,à l’extrême pointe de l’australie.  contre toute attente,isabella tombe amoureuse de lui,l’épouse et le rejoint sur l’île au phare,caillou battu par les vents et les vagues,ravitaillé deux fois l’an par un chalutier. leur amour très fort,un homme mort,un châle de femme et un nourrisson…   des choix de tom et d’isab,très émouvante,qui interroge sur la force des sentiments et sur l’amour materne,et pourtant,il n’y a pas de solution miracle : ce qui semble juste pour l’unUne vie entre deux océans

    M. L. Stedman

    Stock, 2013, 21.50 €

    Traduit de l’australien "The light between oceans" par Anne Wicke

    Après la guerre de 14-18, les combattants australiens rentrent au pays, où manquent désormais les hommes valides et en bonne santé. Tom, hanté par ses années au combat, ne souhaite qu’une vie calme et ordonnée, et entretient avec rigueur et minutie le phare qui lui est confié, situé entre Pacifique et Atlantique, à l’extrême pointe de l’Australie.

    Contre toute attente, Isabella tombe amoureuse de lui, l’épouse et le rejoint sur l’île au phare, caillou battu par les vents et les vagues, ravitaillé deux fois l’an par un chalutier. Leur amour très fort n’empêche pas Isabella de souffrir cruellement de plusieurs fausses couches qui l’éprouvent psychologiquement. C’est alors qu’un canot s’échoue sur l’île : à son bord, un homme mort, un châle de femme et un nourrisson…

    Des choix de Tom et d’Isabella découle toute l’histoire, très émouvante, qui interroge sur la force des sentiments et sur l’amour maternel. Chacun des personnages cherche à faire au mieux, et pourtant, il n’y a pas de solution miracle : ce qui semble juste pour l’un est une perte tragique pour l’autre.

    Aline

  • Duel à Elk Spring

    duel à Elk Spring.jpgLes aventures de Rabbi Harvey : Duel à Elk Spring

    Steve Sheinkin

    Traduit de l’américain « Rabbi Harvey vs. the Wisdom Kid »

    Yoda éditions, 2011, 122p.

     

    «  - C’est bien connu que si vous laissez tomber une tranche de pain beurrée du côté beurré, elle tombe toujours du côté beurré. Mais l’autre jour, j’ai fait tomber ma tranche et elle est tombée du côté non beurré. Qu’est-il arrivé ?

    -          C’est simple. Vous l’avez beurré du mauvais côté

    -          Félicitation, Wolfie. Vous avez le poste »

    Le ton de ce roman graphique est ici donné. A première vue rien ne laisse présager une histoire aussi fantasque : dessins simples en noir et blanc, bulles très présentes et denses. Pourtant une fois les premières cases lues on ne peut plus s’en détacher. L’humour, assez hilarant, est présent dès les premières lignes et on s’attache d’emblée au personnage principal qui n’attire que sympathie : le rabbin Harvey.

    Installé dans la petite ville d’Elk Spring, au coeur du Colorado, le Rabbin Harvey (seul rabbin de ce village) vend ses conseils à un stand tous les jours pour 5 cents (conseils plein de philosophie !). Mais voilà qu’un autre rabbin, Rabbi Ruben, essaie de lui voler sa place.

    En introduction Steve Sheinkin résume lui-même : « … récits sur la sagesse juive qui ont pour décor les rues poussiéreuses du Far West (…) j’ai rassemblé des éléments de sources diverses : folklore juif, légendes hassidiques (...), contes de Rabbi Nahman et enseignements talmudiques. Le héros du livre, Rabbi Harvey, protège sa ville et rend la justice en utilisant pour toute arme la sagesse, la bonté et l’humour. Il est un mélange de rabbin (…) et de shérif de western. »

    Joli coup de coeur pour passer un très bon moment de détente.

    Céline

  • Le liseur du 6h27

     romanLe liseur du 6h27

    Jean-Paul DIDIERLAURENT

    Au Diable Vauvert, 2014

    Mal dans sa peau, solitaire et sensible, Guylain Vignolles mène une existence morose dans le petit appartement qu’il partage avec Rouget de Lisle son poisson rouge. Il déteste son travail au service d’une gigantesque broyeuse , la Zerstör 500, qui transforme chaque jour des tonnes de livres invendus en pulpe de papier.

    Sa seule évasion, instant de résistance et de poésie, c’est son trajet matinal dans le RER du 6h27, toujours dans la même rame, où il lit à voix haute les feuilles rescapées, sauvées au hasard par un angle mort de la terrible machine. Les habitués attendent ce rendez-vous quotidien, et bientôt il est prié de venir faire la lecture aussi dans une maison de retraite.

    Son quotidien est éclairé par d’autres amis excentriques : Giuseppe, collègue handicapé par la broyeuse, qui collectionne les livres issus de son accident, Yvon l’alexandrophile, qui affecte de ne parler qu’en alexandrins, déroutant jusqu’aux chauffeurs les plus endurcis. Le hasard met entre ses mains une clé USB contenant les notes d’une dame pipi…

    Entre humour, tendresse, entraide entre français "d’en bas", et pouvoir des mots… ce petit livre se savoure avec délices.

    Aline

  • Le legs d'Adam

     

     

    roman étranger,allemagne,nazismeLe legs d’Adam

    Astrid Rosenfeld

    Gallimard (du monde entier), 2014

    Traduit de l’allemand “Adams Erbe” par Bernard Lortholary

    Edward Cohen grandit dans l’appartement familial de Berlin, où le grenier, qui a toujours été le repaire d’un aïeul, abrite  son grand-père. Moses, vieillissant, est de plus en plus troublé par la ressemblance d’Edward avec son frère Adam, disparu pendant la deuxième guerre mondiale en emportant les économies familiales rassemblées pour que la famille puisse émigrer à l’abri de la folie nazie.

    Tiraillé entre les adultes, très différents, qui l’ont vu grandir, Edward ne sait comment orienter sa vie, jusqu’à ce que le journal de son grand-oncle Adam parvienne entre ses mains, lui révélant la vie et les choix de cet homme -qui lui ressemblait peut-être aussi par son caractère.  Adam était un rêveur, élevé par son excentrique grand-mère Edda Klingmann, qui lui avait appris à n’avoir peur de rien, pas même des allemands nazis. Une seule rencontre avait changé  le cours de son existence et donné un sens à sa vie.

    Ce roman évoque les heures sombres du nazisme, et quelques actes anonymes et humbles de résistance, mais avant tout la puissance de l’amour et des rêves.

    Aline

  • La vie rêvée des plantes

    roman étranger,amour,coréeLa vie rêvée des plantes

    Seeung-U Lee, Zulma, 2006

    Traduit du Coréen par Mikyung Choi  et  Jean-Noël Juttet

    Détective privé, le narrateur, Kihyon, s’est éloigné de sa famille trop terne et renfermée. Pourtant lorsque son grand frère "exemplaire" perd ses deux jambes après avoir sauté sur une mine à l’armée, il rentre aider à s’occuper de ce frère aîné à la fois admiré et tellement jalousé. C’est à ce moment qu’un client anonyme lui commande d’espionner sa mère…

    Le lecteur suit Kihyon, le narrateur, dans son introspection pleine de culpabilité, sa découverte de secrets de familles et sa perception affinée de ceux qui l’entourent. Les rapports entre les membres de la famille sont redessinés, sous un nouvel éclairage qui lui permet de déceler des sentiments profonds sous un quotidien apparemment terne.

    L’auteur se réfère beaucoup à la mythologie gréco-romaine,  récits d’amours contrariés et de métamorphoses. La forêt et les arbres sont chargés d’une symbolique forte, depuis les arbres enlacés du parc jusqu’au palmier de Namchon. Les rêves du narrateur  tiennent une place importante, entre rêves prémonitoires et révélateurs de son inconscient. Ces deux éléments, parfois entremêlés, sont sans doute à l’origine du titre.

    Le contexte coréen reste discrètement en filigrane, et n’affleure  que lorsqu’il est question des contestations sociales (qui ont coûté son enrôlement forcé à Ukyon) et des conflits de pouvoir. L’auteur s’interroge aussi sur le rôle de l’artiste, témoin et militant, ou révélateur de beauté. Malgré tout cela, la vie rêvée des plantes est avant tout un roman d’amour.

    Aline

    Lire l’interview du 17 septembre 2012, réalisée par Isabelle Roche pour lelittéraire.com

  • Land art

    Un grand coup de cœur pour les livres de Land Art réalisés par Marc POUYET. Au fil de ses promenades, l'artiste glane des éléments naturels et laisse s'exprimer son imagination. Ses livres présentent les photos de tableaux, jeux ou objets éphémères et poétiques, dont la beauté nous interpelle. L'apparente simplicité du concept incite le lecteur à ramasser à son tour fleurs, cailloux, branches, marrons, glaçons... et à créer.

     land artDans la collection Petite Plume de Carotte, saison par saison, Marc Pouyet enchante les plus petits avec des albums cartonnés sans paroles : à gauche, l'objet naturel utilisé, à droite le tableau réalisé.

    Artistes de nature en ville, Joueurs de nature,... et les autres titres publiés chez Plume de Carotte, émerveillent ou amusent les lecteurs depuis la maternelle et jusqu'aux adultes,  inspirant l'artiste qui sommeille en chacun de nous.

      land art

    land art

     

    land art

    land art

    Pour aller plus loin :

    le blog de Marc Pouyet.

    A Chassieu, un grand parcours d’œuvres de Land Art a fédéré la bibliothèque, les écoles, les associations, les centres de loisirs… et les services municipaux pendant 7 mois.

    Autres livres :
    Le Land-art avec les enfants, d’Andreas Guthler (La Plage, 2009), qui développe les aspects pédagogiques et pratiques du Land-art, et propose des activités à réaliser avec les enfants ;
    Land art, de Floriane Herrero (Palette, 2012), qui présente et explique les œuvres d’une cinquantaine d’artistes du monde entier.

  • Coups de coeur du bouillon

    La soirée était fraîche, mais l’accueil chaleureux et les tartes, moelleux et chocolats, délicieux. Les livres évoqués ont été d’une grande variété : vécu, histoire, biographies.

     

    3 biographies

    Un long chemin vers la liberté, Nelson MANDELA

    Ginette était bouleversée par cette autobiographie, et a su nous faire partager son émotion : la lecture n’est pas facile à cause de nombreux détails, évènements, noms, mais 30 ans d’une existence très riche. Coup de cœur d'Hélène également.

    Mémé, Philippe TORRETON

    Plus léger,  relations d’une grand-mère vivant en Normandie dans une maison délabrée, et de son petit-fils reconnaissant de ces bons moments à la campagne.

    Dans l’ombre de la lumière, Claude PUJADE-RENAUD

    Il s’agit de la « femme » concubine de Saint Augustin, entre biographie et roman historique, d’aspects méconnus du début du christianisme en Afrique du Nord.

     

    Pour rester dans l’Antiquité

    Quattrocento, Stephen GREENBLAT

    Meilleur roman historique 2013.Se déroule au début de la Renaissance, mais exhume un livre qui aurait dû disparaître : de natura rerum de Lucrèce, sauvé par un humaniste, il encourage au bonheur, et a influencé les plus grands : Montaigne, Galilée etc. Erudition étonnante, époustouflant (voir critique d’Annie P)

    Les fleuves de Babylone, Michel PEYRAMAURE

    2001 av J-C, au temps d’Hammourabi, intrigues et meurtres au palais, roman historique (lu par Georgette)

     

    Des voyages, en train ou à pied

    Noces de neige, Gaëlle JOSSE

    En parallèle en 1881, et en 2012, deux parcours entre Saint Pétersbourg et Nice : un huis-clos dans train de luxe en 1881, une riche famille revient d’un séjour à Nice en hiver, et en seconde classe, l’attraction de l’Occident et d’un mariage arrangé en 2012. (Annie B)

    La traversée des Alpes, Antoine de BAECQUE

    Du Léman à Nice, un carnet de voyage d’un mois à partir du 06/09/2009, et des références historiques et géographiques (d’une autre police d’écriture), un ensemble passionnant d’un mois de randonnée expérimentale avec 17 kg sur le dos et 8 à 9 heures de marche par jour. (Martine)

     

    Maladie, médecine

    Le sixième jour, Andrée CHEDID (1960)

    Epidémie de choléra au Caire, un enfant atteint par la maladie est emmené loin de la ville par sa grand-mère qui espère qu’il survivra au sixième jour (ou on guérit ou on en meurt).

    Esprit d’hiver, Laura KASCHISCHKE

    Un huis clos en une journée marquée par la neige, les contretemps, la maladie le passé qui se rappelle à l’ordre du jour, un malaise grandissant, on ne comprend qu’à la fin !!

    Générosité, Richard  POWERS

    Il est question d’hypothymie, de bonheur, de manipulations génétiques, et cette jeune kabyle Thassadit heureuse malgré tout ce qu’elle a enduré a laissé Annie euphorique.

    Maryvonne tout aussi passionnée, mais aussi révoltée par la situation en Algérie aujourd’hui a conclu avec le roman noir :

    Qu’attendent les singes, Yasmina KHADRA

    Une écriture magnifique, des rebondissements, des personnages aux facettes multiples, un portrait sombre et déliquescent de l’Algérie, et heureusement une note optimiste à la fin.

     

    A Chassagny, nous sommes attendus le 12 juin.

    Annie propose comme auteur pour l’année prochaine : Metin ARDITI.

    Marie-Claire

     

  • Quattrocento

    Quattrocento.gifQUATTROCENTO

    Stephen Greenblatt

    Flammarion, 2013, 21.90 €

    Un livre brillant d'une érudition époustouflante !!!

    Stephen Greenblatt nous emmène sur les chemins de l’Antiquité, avec Épicure et Lucrèce en toile de fond, et Poggio Bracciolini (1380-1459), dit Le Pogge, comme acteur principal. Secrétaire apostolique de plusieurs papes, il fut aussi au centre de la curie et donc au cœur des complots et des intrigues. Après l’arrestation du pape Jean XXIII, il se retrouve sans emploi ; il décide alors de parcourir l'Europe entière à la recherche de rouleaux et de codex antiques dans les monastères. L'hiver 1417 il se rend à l'abbaye fortifiée de Fulda, en Allemagne et il y découvre une copie du De rerum natura (De la nature) de Lucrèce, poème antique dont il apprécie d'emblée la perfection stylistique (Le Pogge est un brillant latiniste) et qui propagera bientôt des visions du monde qui contredisent bien des doctrines alors en vigueur. Pour Stephen Greenblatt, cette découverte incroyable (la plupart des manuscrits de l’Antiquité ayant été soit détruits, soit effacés pour être réutilisés à d’autres fins ) sonne le point de départ de toute notre société moderne et de sa pensée.

    Lucrèce, poète philosophe latin du 1er siècle avant JC, fait connaître la philosophe d'Epicure dont il a été l'élève, mais pas seulement. Il se pose beaucoup de questions sur la création du monde, le divin, la place de l'homme dans l'univers et il énonce intuitivement la théorie des atomes. Ainsi pour lui :

    Rien n’est jamais créé divinement de rien. Rien ne s’anéantit ; toute chose retourne, par division, aux corps premiers de la matière.

    Ces corps premiers sont les atomes.

    Les théories énoncées dans son œuvre sont bien entendu inacceptables pour l’Eglise qui essaiera d’en empêcher la diffusion mais De rerum natura sera déjà recopié un nombre de fois suffisant pour commencer à essaimer dans toute l’Europe, parmi les élites intellectuelles portées par l’humanisme, semant ainsi des graines qui finiront par imprégner toute la société savante et éclairée.

    Parmi les personnages célèbres qui ont été influencés par l’œuvre de Lucrèce, on peut citer Montaigne, Galilée, Molière, Machiavel, Thomas More ou encore Thomas Jefferson.

    Annie