27/01/2018
Gabacho
Aura Xilonen
Traduit du mexicain Campeon Gabacho par Julia Chardavoine
Liana Levi, janvier 2017, 363 p., 22 €
Liborio n’a rien à perdre, puisqu’il n’a jamais rien eu. Jeune Mexicain, il a traversé le Rio Grande au péril de sa vie, s’est échappé d’un esclavage moderne dans les champs de coton, et a trouvé provisoirement asile dans une librairie. Certes, son patron l’agonit d’insultes fleuries à longueur de temps, mais il l’encourage aussi à lire tout ce qui lui tombe sous la main, et à se forger ainsi une culture toute personnelle.
Le roman s’ouvre sur une scène de rue : Liborio fonce à la défense d’une jolie « gisquette » qui le fait rêver depuis longtemps, lorsqu’elle se fait importuner par un petit caïd local, un « fils de pute qui lui a palpé le cul avec ses doigts mycosiques ». Réaction dangereuse lorsque l’on est un clandestin, seul, et pas bien grand. Liborio s’en sort par miracle grâce à un crochet du droit foudroyant, qui va changer sa vie : la bagarre a été filmée, et fait le tour des réseaux sociaux, déchaînant haines, spéculation ou soutiens…
Entrecoupé de flashbacks sur l’itinéraire du jeune Mexicain, le récit est mené tambour battant, dans un langage fleuri. Les dialogues ébouriffants, puisent –à bon escient- dans les registres les plus littéraires ou les plus crus, parsemés de spanglish, métaphores et néologismes. Ce style unique fait une bonne partie du charme du roman, ainsi que le personnage de Liborio, dur au cœur tendre, qui ne doit sa survie à sa volonté farouche, à ses poings et à son jeu de jambes.
Brillant roman d'apprentissage -et premier roman- écrit à 19 ans par Aura Xilonen (née au Mexique en 1995) qui poursuit actuellement des études universitaires de cinéma. Julia Chardavoine, dont c’était le premier roman traduit du mexicain au français, a réalisé un remarquable travail de traduction…et de création ! Elle en parle ici.
Aline
16:10 Publié dans coups de coeur | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roman étranger, mexique, etats-unis, premier roman
23/01/2018
Prix M.O.T.S.
17:39 Publié dans Animation | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : prix des lecteurs
22/01/2018
Nuit de la lecture... suite et fin
Un grand merci à tous ceux qui ont contribué au succès de la Nuit de la lecture : écrivains et artistes amateurs, lecteurs, mais aussi créatrices et mains agiles pour la déco, bâtisseurs de cabanes, monteurs et démonteurs des tentes, cuisiniers pour les soupes ou les sablés...
Du beau travail d'équipe !
12:25 Publié dans Animation | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nuit de la lecture, lecture à voix haute
21/01/2018
Une nuit de la lecture... côté adultes
Lorsque le calme revient, nous passons à la deuxième partie de la soirée : la soupe de mots !
Installation du bar à soupes, dégustation
Lecture de quelques textes du concours d'écriture : Un mail original à Monsieur le Maire et aux responsables de la bibliothèque, Conte des origines (de la bibliothèque Eclats de lire, avec explication de la présence d'un extra-terrestre sur la porte des toilettes), Une nuit à la bibliothèque (avec Tarzan, Titeuf et Nadia et bien d'autres personnages), La disparition de la maîtresse...
et extraits de livres choisis : La disparition de Josef Mengele, La vie secrète des arbres, La tête en friche, La bibliothèque des coeurs cabossés, La librairie de la place aux herbes...
Merci aux écrivains d'Orliénas d'avoir partagé avec nous leurs 77 bonnes raisons de passer une nuit à la bibliothèque !
09:45 Publié dans Animation | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nuit de la lecture, lecture à voix haute
Une Nuit de la lecture... côté enfants
Dépôt de chaussures au crépuscule,
avant de se faufiler dans les tentes et cabanes... lampe de poche dans une main, tas de livres dans l'autre. Lecture solitaire pour certains, partagée pour d'autres...
Au bout d'une heure, les enfants n'en peuvent plus d'attendre la remise des prix du concours d'écriture !
A Soucieu, ce sont surtout des jeunes lecteurs qui ont participé, et gagnent, en solo, en duo avec un adulte ou pour leur classe, le prix de l'illustration, de l'illustration la plus originale, de la BD, de la plus belle histoire... avec une mention spéciale pour les figurines en pâte à modeler illustrant l'histoire des CE1, et de nombreux "prix de félicitation" pour les œuvres remises.
Au passage, merci aux partenaires qui nous ont permis d'offrir Chèques Lire (le Ministère de la Culture), revues (Milan Presse), livres et petits cadeaux (Librairie Murmure des Mots).
09:30 Publié dans Animation | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lecture à voix haute, concours d'écriture, nuit de la lecture
19/12/2017
Concours d'écriture pour la nuit de la lecture
11:02 Publié dans Animation | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : concours d'écriture, nuit de la lecture
18/12/2017
Patrick Deville
Bouillon de lecture à Chassagny, ce 14 Décembre 2017 : nous étions réunis autour de l’œuvre de Patrick DEVILLE qui fêtait ses 60 ans ce jour-là, agrémentée par les délicieuses tarte aux pommes et mousse à l’orange de Noël.
De nombreux ouvrages ont été écrits par ce voyageur infatigable en 30 ans, depuis Cordon bleu en 1987, jusqu’à Taba Taba en 2017. Les premiers sont des romans, publiés aux éditions de Minuit : Longue vue (1988), La femme parfaite (1995) replacés dans l’époque de la société de consommation.
Pendant ces années Patrick Deville se déplace beaucoup au Moyen-Orient, Afrique, Amérique latine. Ses oeuvres suivantes paraissent au Seuil. Pura Vida (2004), évoque William Walker de Nashville, président éphémère du Nicaragua. La tentation des armes à feu (2006) rassemble 5 récits de suicides concernant des personnalités plus ou moins connues.
Et commence un nouveau genre de récits historiques où la grande histoire croise les détails des déplacements, évènements familiaux, retours en arrière, changements de lieux et d’époque qui donnent parfois le tournis, tout en s’appuyant sur une documentation irréprochable qui mettent l’accent sur la complexité réelle de l’Histoire.
Cela déroute le lecteur, ce qui explique dans notre groupe l’alternance de remarques bienveillantes, et de reproches : trop difficile à suivre, une certaine complaisance, des détails sans intérêt sur le numéro des innombrables chambres d’hôtel évoquées !!! Donc un écrivain intéressant, complexe, à la fois attachant et « décourageant » par certains aspects.
Equatoria (2009), pérégrinations de Savorgnan de Brazza, dont quelques extraits, lus à voix haute, nous émeuvent par des souvenirs personnels liés au docteur Schweitzer.
Kampuchéa (2011) récompensé par le magazine Lire défendu et promu par l’une de nos lectrices.
Peste et choléra (2012), magnifique biographie d’Alexandre Yersin saluée par de nombreux prix, est le seul ouvrage qui emporte l’adhésion de nous toutes.
Viva (2014) se déroule au Mexique pour les derniers jours de Trotski, où se croisent Frida Kahlo, Malcom Lowry …
Taba Taba (2017), autobiographie fleuve de plus de 400 pages où l’on comprend que le jeune Patrick cloué dans un corset de plâtre à l’âge de 3 ans, ait juré de découvrir le monde avec autant d’avidité !!
Un tourbillon, une soirée animée et passionnante. Marie-Claire
19:15 Publié dans Bouillon de lecture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roman
16/12/2017
Le sympathisant
Le sympathisant
Viet Thanh Nguyen
Belfond, 2017, 23.50 €
Traduit par Clément Baude
1975, Saigon est en pleine déroute, un général de l'armée du Sud Vietnam et son ordonnance dressent la liste des rares privilégiés qui pourront bénéficier d’une place dans un des derniers avions à décoller encore de la ville, tandis que la panique gagne la ville. Ce que le général ignore, c'est que son aide de camp est un espion Viet Cong. Empreint de culture américaine, en bon infiltré, il voit les bons côtés du monde occidental tout en conservant sa loyauté aux communistes.
« Je suis un homme à l’esprit double. Simplement je suis capable de voir n’importe quel problème des deux côtés. Quand je constate à quel point je suis incapable de regarder le monde autrement, je me demande s’il faut parler d’un talent. Après tout, un talent est une chose que vous exploitez, et non une chose qui vous exploite. »
Au prix de décisions dramatiques, qu’il sait parfois injustes, il parvient à rester dans l’ombre aux côtés des dirigeants Vietnamiens exilés en Californie, et à transmettre des informations sur leurs chimériques combats dans ses lettres codées aux camarades communistes restés au Vietnam. Il y sacrifie toute vie personnelle, et même son intégrité. Finalement la seule loyauté qu’il conserve jusqu’au bout est celle qu’il ressent pour ses deux amis d’enfance, ses frères de sang Bon et Man.
« Je suis un espion, une taupe, un agent secret, un homme au visage double. » Ainsi commence la longue confession de cet homme, dont l’identité a été double dès le plus jeune âge : bâtard eurasien caché d’un prêtre catholique, ayant grandi à Saigon mais fait ses études aux Etats-Unis, agent double communiste infiltré dans l’armée du Sud-Vietnam. Piètre assassin, ni volontairement tortionnaire, ni innocent, taxé par les communistes « d’américanisme réactionnaire », il subit à son tour la torture de la rééducation et tente par sa confession de prouver sa loyauté à la cause communiste.
Au passage, l’auteur en profite pour introduire une satire de l’hypocrisie des politiciens américains, et de la mise en scène de l’histoire par la machine de propagande Hollywoodienne.
« Les Français me faisaient pitié, avec leur naïveté à penser qu’il fallait visiter un pays pour l’exploiter. Hollywood était beaucoup plus efficace : il imaginait les pays qu’il voulait exploiter… Cette guerre était la première dont l’histoire serait racontée par les vaincus et non par les vainqueurs, grâce à la machine de propagande la plus efficace jamais créée… »
Mais où se situe la vérité ? où sont les innocents ? « Que font ceux qui luttent contre le pouvoir une fois qu’il ont pris le pouvoir ? Que fait le révolutionnaire une fois que la révolution a triomphé ? Pourquoi ceux qui réclament l’indépendance et la liberté prennent-ils l’indépendance et la liberté des autres ?... Quant à nous, quel temps il nous aura fallu contempler le rien jusqu’à voir quelque chose ! »
Lire sur le site de l'éditeur le dossier édifiant "Viet Thanh Nguyen transcende l'histoire. Aline
15:29 Publié dans coups de coeur | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roman étranger, premier roman, vietnam
Le sympathisant, prix du meilleur Livre étranger
Le 7 novembre 2017, l’écrivain Viet Thanh Nguyen a reçu le prix du Meilleur Livre étranger 2017 pour son roman Le Sympathisant, après le prix Pulitzer et le prix Edgar 2016. Voici un extrait du discours qu’il a prononcé lors de sa remise du prix (traduction : Clément Baude).
« Il y a vingt ans de cela, j’ai commencé à écrire un recueil de nouvelles. Si j’avais su qu’il me faudrait dix-sept ans pour en venir à bout, et trois de plus pour le publier, je ne l’aurais peut-être jamais commencé. Dans ma naïveté, je me disais que je terminerais ces nouvelles d’ici deux ans, qu’ensuite elles seraient achetées et publiées, que je gagnerais des prix et que je deviendrais célèbre. Je savais vaguement, mais sans tout à fait comprendre, combien l’écriture exigerait de moi, à quel point elle me détruirait, à ma grande tristesse mais, au bout du compte, à mon plus grand profit d’écrivain.
J’ai appris ce qu’était la tristesse en travaillant à ce satané recueil de nouvelles. Je ne savais pas ce que je faisais. Je ne savais pas, alors que je pâlissais doucement devant mon écran d’ordinateur et mon mur blanc, que j’étais en train de devenir un écrivain. C’était en partie une affaire de technique à maîtriser, mais c’était tout autant une affaire d’âme et une habitude de l’esprit. C’était accepter de m’asseoir sur cette chaise pendant des milliers d’heures, recevoir quelques maigres louanges de temps en temps, endurer la tristesse d’écrire en restant convaincu que malgré tout, malgré mon ignorance, quelque chose d’important se produisait…
Si je parle de mon ignorance et de ma naïveté, de mes combats et de mes doutes, c’est que la plupart des lecteurs ne connaissent que le résultat final des efforts d’un écrivain. Ce résultat final, le livre, semble déborder d’assurance et de connaissance. L’assurance et la connaissance, la « mesure » de l’évaluation et de la progression qui saturent notre vie dans les universités, les entreprises et les bureaucraties, tout cela éclipse les procédés mystérieux, intuitifs et lents – parfois très lents – par lesquels l’art, souvent, opère. L’essentiel de ce qui est crucial dans l’art, ou dans tout travail qui nous importe, quel que soit le domaine, ne peut être ni quantifié ni accéléré.
Le plus précieux, dans ces mondes des arts et des humanités qui sont les miens, est qu’ils laissent justement la place à ce type de réflexion lente et peut-être inutile..."
14:20 Publié dans Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roman étranger, premier roman
06/12/2017
Atelier d'écriture et arts plastiques
Dans le cadre du concours
« Imaginez… une nuit à la bibliothèque »
Atelier Enfants
Ecriture, dessin, arts plastiques… tout est permis !
Mercredi 13 décembre 15h30-17h00
Bibliothèque Eclats de lire
A partir de 9 ans
Gratuit - Inscription conseillée
09:11 Publié dans Animation | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : atelier d'écriture, concours d'écriture, nuit de la lecture