Jacob, Jacob
Jacob, Jacob
Valérie Zenatti
Ed. de l’Olivier, août 2014, 165 p., 16 €
Valérie Zenatti situe son récit dans une famille juive de Constantine, traditionnelle, frustre, laissant peu de place aux aspirations des femmes, et aucune aux sentiments. Une vie étriquée où tous travaillent dur, et où le chef de famille est plus prompt à blâmer sa femme et à battre ses enfants à coups de ceinturon qu’à les encourager. Le seul qui fasse exception est le petit dernier, Jacob. Brillant, gentil et attentionné, il est la fierté de sa famille.
Après avoir été renvoyé de son lycée en tant que juif sous la pression des lois de la France pétainiste, il est néanmoins assez français pour être enrôlé en 1944 pour le débarquement en Provence. Le lecteur suit avec tendresse le parcours de ce jeune homme de 19 ans avec ses compagnons, Ouabedssalam, Attali, Bonnin et Haddad, tirailleurs Algériens ou Sénégalais. Dans cette guerre loin de chez eux, ils remontent vers l’Alsace, dans le froid et la peur, découvrant cette France apprise à l'école, libérant les villages, faisant aussi de belles rencontres.
Dans un rythme fluide, un récit émouvant et bien construit, L'auteur rend l'atmosphère de l’Algérie de 1944 à 1961, les odeurs, la chaleur, la fascination exercée par Constantine et ses ponts suspendus sur le Rhummel,…
Valérie Zenatti est née à Nice en 1970. En 1983 elle part vivre avec sa famille en Israël. De retour en France en 1990, elle exerce différentes activités, dont le journalisme et l'enseignement. Elle publie des livres pour la jeunesse à l'École des loisirs (nous avons beaucoup aimé Quand j'étais soldate et Une bouteille dans la mer de Gaza, et a publié trois ouvrages aux éditions de l'Olivier : En retard pour la guerre (2006), Les Âmes soeurs (2010) et Mensonges (2011). Elle est également traductrice des romans d'Aharon Appelfeld. On peut penser qu’elle transpose ici une partie de son histoire familiale.
Aline et Marie-Claire