22/09/2019
Des hommes couleur de ciel
Des hommes couleur de ciel
Anaïs LLOBET
Ed. de l’Observatoire, 2019, 209 p, 17€
Prix Ouest-France Etonnants Voyageurs 2019
Une bombe vient d’exploser dans la cantine d’un lycée de La Haye, faisant de nombreuses victimes. La police affirme que le terroriste est un lycéen tchétchène.
Adam, au café avec un ami au moment où la nouvelle est diffusée, voit débarquer la police. Ils crient "son autre nom, Oumar", le menottent et l’arrêtent. En cellule, il retrouve son cousin, Makhmoud, arrêté lui aussi, mais son jeune frère Kirem a disparu.
Alissa Zoubaïeva, professeur de langue que ses amis croient Russe, impuissante, s’inquiète pour ses élèves, et espère que le poseur de bombe n’est pas l’un des siens. Elle prie pour n’avoir jamais croisé son regard dans les couloirs, ou pire, dans sa classe.
Les points de vue alternent entre plusieurs personnages. L’auteur recompose la trajectoire et les efforts d’intégration de quelques Tchétchènes, dont l’assimilation vole soudain en éclats. Oumar, "homme couleur de ciel", qui s'est construit une double identité pour protéger son secret, est particulièrement vulnérable aux pressions des musulmans intégristes.
Anaïs Llobet met en lumière l’impératif d’intégration des immigrés, et les conflits d’identité ou de loyauté qui en résultent. Un livre nécessaire, qui sonne juste, et nous questionne aussi sur la profondeur de notre accueil des étrangers. Combien de temps faut-il avant que les soupçons ne cessent de se porter sur eux ?
Anaïs Llobet est journaliste. En poste à Moscou pendant cinq ans, elle a suivi l'actualité russe et effectué plusieurs séjours en Tchétchénie.
15:55 Publié dans critiques de livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roman, terrorisme, intégration
22/10/2018
Le club des veuves qui aimaient la littérature érotique
Le club des veuves qui aimaient la littérature érotique
Balli Kaur Jaswal
Belfond, 2018, 347 p., 21€
Traduit par Guillaume-Jean Milan
Au tableau d'affichage du temple, à côté des petites annonces matrimoniales, Nikki trouve une offre d'emploi qui pourrait la sortir de son travail de barmaid : "Association sikhe recherche animatrice pour atelier d'écriture réservé aux femmes." Mais alors qu'elle pensait animer un atelier d'écriture créative, elle se retrouve face à un public d'Indiennes de tous âges, presque toutes analphabètes.
Veuves pour la plupart, elles révèlent rapidement une imagination fertile. La formation tourne à l'échange d'histoires salaces, mais sert aussi de révélateur de la condition des femmes de la communauté Sikh et de leurs aspirations. Aspirations combattues activement par les fondamentalistes !
Roman qui traite du sujet de la religion sikhe, du communautarisme, de l'intégration. Tout en étant très drôle, frais et original. Certaines histoires de veuves laisseraient monsieur Christian Grey pantois !
Pascale et Aline
08:31 Publié dans critiques de livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roman étranger, londres, amour, condition féminine, intégration