20/04/2016
Une bouteille dans la mer de Gaza
Une bouteille dans la mer de Gaza
Valérie ZENATTI
Ecole des loisirs, 166p., 2005
Elle c’est Tal, lui c’est Gazaman. Depuis que Tal, israélienne, a envoyé une lettre dans une bouteille dans la mer de Gaza, ils communiquent ensemble par mail. Comme son surnom le laisse présager, Gazaman habite la bande de Gaza. Ils échangent, ils se racontent, ils se dévoilent et apprennent à se connaître malgré les tensions dans le pays, malgré la guerre et les attentats.
« Les rêves, c'est ce qui nous fait avancer. »
Valérie Zenatti nous raconte Israel. Elle y a vécu toute sa jeunesse. De son expérience personnelle elle nous raconte l’histoire de ces deux adolescents : la routine de l’horreur, la peur constante dans la rue et les transports, les couvre-feux et les attentats mais aussi la beauté de ce pays et la richesse de sa culture. A travers ces adolescents c’est un message de paix et de fraternité que Valérie Zenatti lance : derrière chaque palestiniens et chaque israéliens ils y a aussi des hommes et des femmes qui nourrissent les mêmes rêves et les mêmes espoirs. Les personnages sont très attachants et on aime le côté bourru de Naïm alias Gazaman. Un livre optimiste non dénué d’humour et de sens critique.
Pour aller plus loin, voir aussi l'adaptation au cinéma du livre de Valérie Zenatti :
« Une bouteille à la mer » film de Thierry Benisti et scénario de Valérie Zenatti
Céline
11:26 Publié dans Bouillon de lecture, Critiques de livres, Livres pour ados | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : israel, guerre, adolescent
15/04/2016
Valérie Zenatti
Valérie Zenatti est née à Nice en 1970. En 1983 elle part vivre avec sa famille en Israël. De retour en France en 1990, elle continue des études d’histoire et d’hébreu, puis exerce différentes activités, dont le journalisme et l'enseignement. Elle publie des romans pour la jeunesse dans les collections Mouche et Medium de l'École des loisirs, et plusieurs titres aux éditions de l’Olivier. Nous remarquons que l’œuvre de Valérie Zenatti est largement inspirée de sa vie, voire autobiographique.
C’est également elle qui a réalisé l’excellente traduction en français de l’œuvre d'Aharon Appelfeld.
Le blues de Kippour (éd. Naïve, 2010)
Tout petit format pour cet essai, où l’auteur s’interroge sur le sentiment singulier que la fête de Yom Kippour (fête du pardon et de la réconciliation) éveille chaque année en elle. Elle la célèbre par tradition et culture familiale, mais en même temps c’est une fête qui l’exaspère. Evoquant ses souvenirs d’enfance, dans une famille pratiquante, elle questionne la valeur du rituel, et la difficulté de l’abandonner.
Une bouteille dans la mer de Gaza (Ecole des Loisirs, 2005)
Tal, juive née en France et arrivée à Jérusalem à l’adolescence, ne s’habitue pas à l’horreur et aux attentats. Elle lance une bouteille à la mer de Gaza, lettre à un Palestinien imaginaire où elle exprime ses interrogations et son refus d’admettre que seule la haine peut régner entre les deux peuples. Une correspondance par mail débute entre elle et « Gazaman ». Le jeune Palestinien, d’abord agressif, passe sa colère et ses frustrations sur elle, et ils échangent sans concessions, mais c’est le début d’une rencontre « vraie » de l’autre, différent et semblable.
L’adaptation en film « Une bouteille à la mer » diffère légèrement, mais elle a aussi été écrite par Valérie Zenatti et présente les mêmes qualités humaines. Très bon jeu des jeunes acteurs !
Sur le même thème, Maryvonne conseille la lecture de Partages, de Gwenaëlle Aubry, splendide roman à deux voix.
Quand j’étais soldate (Ecole des Loisirs, 2002)
Sous forme de roman pour grands ados ou adultes, Valérie Zenatti raconte ses deux années de service militaire. Car avoir 18 ans en Israël, c’est devoir deux années de sa vie à la défense du pays, quitter ses amis, porter un matricule, obéir aux consignes, apprendre le maniement des armes… et dans son cas se consacrer au renseignement. Des retours en arrière sur sa jeunesse mettent en évidence l’effort d’adaptation au pays lorsqu’elle est arrivée de France à 13 ans, et quelques différences fondamentales avec la France : amis juifs d’origines très variées (Russie), épreuves d’histoire de l’holocauste et de religion au baccalauréat,… tout en évoquant avec justesse des sentiments universels d’amitié et d’amour.
En retard pour la guerre (Ed. de L'Olivier, 2006)
Israël, janvier 1991. Constance Kahn, une jeune Française, vit à Jérusalem pour rédiger son mémoire sur Flavius Josèphe (seul historien "d'époque" ayant laissé des traces écrites, sur l'histoire des juifs de -200 à +70, et le siège de Massada). La guerre du Golfe est imminente, et une attaque de l'Irak à l'arme chimique est redoutée. Tandis que tous essaient de se protéger, en achetant des masques à gaz et en aménageant une chambre stérile dans chaque logement, la narratrice est en retard dans ses préparatifs. Du plastique et des serviettes mouillées contre l'arme chimique ?
Mensonges (Ed. de L’Olivier, 2011)
Valérie Zenatti rédige de belles pages évocatrices sur quelques expériences marquantes de sa vie, et de celle de « l’homme qui l’impressionne le plus au monde », l’écrivain Aharon Appelfeld.
Nous recommandons chaudement la lecture de l’œuvre de Aharon Appelfeld (entre autres, La chambre de Marianne) !
Voir aussi les critiques rédigées pour Jacob, Jacob (Ed. de l’Olivier, 2014) et Les âmes sœurs (Ed. de l’Olivier, 2010).
12:02 Publié dans Bouillon de lecture, Critiques de livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : israël
31/10/2014
Terminus Tel Aviv
Terminus Tel Aviv
Liad Shoham
Les Escales (Noires), mars 2014, 376 p, 21.90€
Traduit de l’hébreux Ir Miklat par Jean-Luc Allouche
Michal Poleg, Israélienne très engagée dans l’aide aux demandeurs d’asile, est retrouvée assassinée chez elle. L’enquête policière pointe vers ceux-là même que Michal défendait avec acharnement : les réfugiés africains (Erythrée, Ethiopie et Soudan). Ceux-ci, très impopulaires auprès d’une classe israélienne xénophobe, font de parfaits boucs émissaires, et l’arrestation de l’un d’entre eux satisfait les politiques. Cependant l’inspectrice Anat Nahmias poursuit son enquête, et s’entête à explorer d’autres pistes.
Ce roman policier suit le déroulé de l’enquête, avec des rebondissements tout à fait plausibles, mais assez peu de suspense. L’écriture est chronologique, progressant d’un personnage à l’autre (beaucoup de noms israéliens ou africains) de façon assez factuelle, presque plate. Cependant le contenu vaut la lecture. Nous sommes presque à la limite du reportage, avec une plongée dans le milieu des immigrés clandestins de Tel Aviv : leur voyage dangereux jusqu’en Israël, les exactions des passeurs bédouins, la clandestinité, l’exploitation dont ils sont victimes en Israël, les milieux israéliens xénophobes…
Aline
20:47 Publié dans Critiques de livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roman policier, israël, réfugiés