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japon

  • Une rose seule

    roman,rentrée littéraire,japon,famille

     

    Une rose seule

    Muriel Barbery

    Actes Sud, 2020, 158 p., 17€50

     

    Rose a grandi avec sa grand-mère Paule et sa mère Maud, jeune femme mélancolique et triste, sans joie de vivre. Elle n’a pas connu son père Haru, que sa mère a quitté juste avant sa naissance en lui faisant promettre de se tenir à l’écart de sa vie. Elle sait cependant qu’il est japonais et riche.

    Malgré cette absence et ce manque, elle a une enfance heureuse, grâce à sa grand-mère, jusqu’à l’âge de 10 ans, où sa mère finit par sombrer dans la dépression, faisant éclater cette apparence de bonheur. Désormais Rose va vivre dans l’indifférence et la superficialité. Rien ne remplit sa vie, ni ses amis, ni ses amants, ni sa profession de botaniste. A 40 ans, elle vit seule, sans attaches ; elle a perdu sa mère et sa grand-mère. Et  cette existence vide de tout va être  bouleversée. Elle reçoit une lettre du notaire de son père l’informant de son décès et de sa décision de lui léguer sa fortune.

    C’est une femme en colère et pleine de rancœur qui arrive à Kyoto. Elle en veut terriblement à ce père qui ne s’est jamais manifesté de son vivant et ses sentiments sont amplifiés par les instructions qu’il a laissées pour sa venue. En effet, il a établi un programme à suivre avant de découvrir son testament ainsi que la lettre posthume qu'il lui a laissée.

    A travers un itinéraire de temples et de jardins, elle va s’approcher de son père et va apprendre à mieux se connaître et s’accepter. C’est un chemin vers la résilience au cours duquel elle doit exsuder toute la colère qui est en elle, sa dureté, son chagrin, sa rancœur. Ces promenades dont elle ne perçoit pas le sens au départ, vont progressivement résonner en elle ; elle  va peu à peu s'adoucir et tomber sous le charme des jardins zen, des temples, de l’art floral mais aussi de la vie japonaise avec ses restaurants traditionnels et ses maisons de thé. Paul, l’assistant de Haru l'accompagne dans ce cheminement qui aboutit à une acceptation de la perte, de la douleur, et à une libération et une acceptation du bonheur.

    Muriel Barbery nous emmène dans des lieux hors du temps propices à l’émerveillement et à l’apaisement et nous fait découvrir la beauté et l'importance de la flore dans la culture japonaise. Des fleurs majestueuses illuminent le texte, pivoines, azalées, brassées d’œillets,  iris pâles mouchetés de bleu, violettes, camélias… Les bambous célestes, les érables, les tapis de mousse  voisinent avec la minéralité des jardins de sable et de graviers striés de lignes parallèles ou de cercles dans un ensemble parfait. Les lanternes de pierre, les rochers, les bassins complètent, dans la sobriété et la simplicité,  cette vision de la nature en communion avec l’homme.

    De courts récits allégoriques introduisent chaque chapitre dont le titre, toujours lié au végétal, est une phrase extraite de ces contes. L’écriture est  raffinée, ciselée, la description précise et poétique dans un texte court, épuré et en même temps très dense.

    Un beau roman sur une re-naissance et une déclaration d’amour pour la culture japonaise à travers les jardins, miroirs de la nature et expression de la pensée philosophique et religieuse de ce pays.

    Annie

  • Âme brisée

    roman, Japon, musique, mémoire

     

    Âme brisée

    Akira MIZUBAYASHI

    Gallimard, 2019, 237 p., 19€

     

    Âme : petite pièce de bois interposée, dans le corps de l’instrument à cordes, entre la table et le fond, les maintenant à bonne distance et assurant la qualité, la propagation comme l’uniformité des vibrations.

    La scène fondatrice du roman se passe à Tokyo, en 1938, dans le contexte historique de la guerre de 15 ans au Japon, barbarie militaire qui a engendré plus de 20 millions de morts dans cette région du monde. Rei, garçon de 11 ans, lit tranquillement les exploits de son héros Coper, pendant que son père Yu Mizuzawa, 1er violoniste, répète un quatuor à cordes de Schubert avec des amis Chinois - en idéaliste qu'il est, imperméable à l’étroite vision nationaliste opposant le Japon à la Chine depuis 1931.

    "Je crois que ça a du sens… qu’aujourd’hui, en 1938, dans un coin de Tokyo, un quatuor sino-japonais joue Rosamunde de Schubert…, alors que le pays entier tombé dans ses obsessions bellicistes semble être dévoré par le cancer nationaliste divisant les individus entre un nous et un eux…"

    Un caporal zélé soupçonnant une réunion clandestine réduit en miettes l’instrument  de Yu de ses lourdes bottes, et emmène le musicien au QG sous l’accusation d’être un « hikokumin » ou mauvais sujet japonais. Arrivé trop tard, le lieutenant Kurokami, mélomane éclairé, échoue à protéger Yu, mais cache la présence du fils effrayé et lui rend le violon brisé. De Tokyo à Mirecourt, dans les Vosges, le roman suit le destin de cet enfant, le processus par lequel il devient un luthier de grand renom, ainsi que le destin du violon détruit par le militaire.

    La musique est partout présente dans le roman, et l’amour de la musique classique transparait dans tout le récit, mais elle n’en est pas le sujet à proprement parler. C'est plutôt un roman sur l’amour, qui lie l’enfant à son père par-delà la mort, et sur la mémoire, qui a figé le destin des personnages. Le romancier, dans une interview, souligne la dédicace de son livre à "tous les fantômes du monde". Dans ce roman, le père est le fantôme précis, mais l’auteur considère toutes les victimes d’Hiroshima, celles du bombardement massif de Tokyo le 10 mars 1945, et plus largement toutes les victimes du monde n’ayant pas pu aller au bout de leur mort.

    Akira Mizubayashi est un écrivain japonais d'expression japonaise et française. Né en 1951 à Sakata. Il commence ses études à l’université nationale des langues et civilisations étrangères de Tokyo, puis étudie à Montpellier, et à l’Ecole Normale Supérieure de Paris. Il enseigne le français à l'université de Tokyo. Depuis 2011, il a choisi d’écrire directement en français (Cf. Une langue venue d’ailleurs, sur son rapport à la langue française) – entre autres dérangé par la façon dont la société japonaise hiérarchisée est inscrite dans la langue. Cela lui donne un style légèrement distancié.

    Aline

    Ce roman est disponible à la bibliothèque, de même que les CD de sa bande sonore :

    13e quatuor en la mineur, opus 29, de Schubert, dit "Rosamunde" ; Partita n°3 en mi majeur de Bach, dite "Gavotte en rondeau" ; Quatuor à cordes en ré majeur, opus 18-3 de Beethoven, interprété par le quatuor Alban Berg ; Sonates et partitas pour violon seul, de Bach ; Concerto pour violon de Berg "à la mémoire d’un ange".

     

    L'avis de Vivement Dimanche : "Pénétrer dans l'atelier du luthier Jacques/Rei, c'est entrer dans un univers feutré fait de musique, de gestes précis et d'humilité. Voici un très beau roman à l'âme japonaise qui nous parle d'un enfant et d'un violon qui le guidera toute sa vie."

  • Heaven

    roman étranger, Japon, harcèlementHeaven

    Mieko KAWAKAMI

    Actes Sud, 2016, 256 p., 21€

    Traduit du japonais par Patrick Honnoré

     

    Entre deux adolescents japonais, confrontés chacun de leur côté à de féroces brimades au collège, se développe une fragile amitié. Pendant un temps, Kojima, sale et négligée, dite « la poubelle » et le narrateur, affligé d’un fort strabisme, dit « Le bigleux » ou « Paris-Londres », semblent se comprendre. Leur échange discret de petits mots ou leurs rencontres discrètes sont autant de respirations.

    Bien loin de nos références occidentales, l’auteur confronte plusieurs points de vue autour de ces exactions : celui d’un harceleur, et celui des deux victimes, qui vivent le harcèlement de façon entièrement différente. Tandis que Kojima intellectualise la souffrance et la revendique comme une marque de spécificité choisie, le narrateur souhaite juste qu’elle cesse.

    Momose, persécuteur sans états d’âme, réfute la notion de bien ou de mal : « On ne le fait pas parce qu’on a le droit. On le fait parce qu’on a envie de le faire…. Ça pourrait être n’importe qui. Par hasard tu es là, par hasard tu te sens l’envie… »

    Le harcèlement scolaire, sous un angle japonais terriblement noir. Les personnages offrent peu de prise à l’espoir. Heaven (ou paradis) est le titre d’un tableau évoqué par Kojima, que le narrateur tente vainement d’atteindre…

    D'une belle qualité d'écriture, mais glaçant.

    Aline

  • Le convoi de l'eau

    Japon, roman étrangerLe convoi de l’eau

    Akira Yoshimura

    Actes Sud (lettres japonaises), 2009, 173p, 16,30 €

    Traduit du japonais Mitzu no soretsu (1967) par Yutaka Makino

    Un convoi d’ouvriers s’enfonce à pied dans la forêt, pour parvenir au cœur des montagnes, dans une vallée reculée où est prévue la construction d’un barrage hydroélectrique. Les ouvriers et leurs contremaitres campent aux abords d’un hameau ancestral  qui sera nécessairement englouti lors de la construction. Pour la plupart aveugles à la splendeur de la nature qui les entoure et hermétiques aux préoccupations des villageois, ils ne comprennent pas le monde qu’ils sont en train de détruire.

    Le narrateur, un homme étrange, a signé ce dur contrat non pas pour le salaire alléchant, mais à la recherche d’une certaine sérénité,  poursuivi qu’il est par ses souvenirs de violence. Il semble le seul à s’émerveiller de la nature qui les  entoure, et à observer la vie patiente et obstinée de la communauté vouée à l’exil. La scène où les villageois réinstallent patiemment la couverture végétale sur leurs toitures après chaque ébranlement de dynamite est particulièrement marquante.

    Ce court roman, étrange et envoûtant, exalte la nature encore sauvage, forêts, montagnes, sources d’eau chaude… et la résilience des paysans vivant en symbiose avec elle… (par opposition à la brutalité des citadins et profiteurs de tous poils, même si ce n’est pas nécessairement le propos de l’auteur.)

    Aline

  • La légende de Momotaro

    conte,japon

    La légende de Momotaro
    Adapté par Margot REMY-VERDIER et illustré par Paul ECHEGOYEN
    Marmaille & compagnie, 2016, 15 €

    Dans une rivière de la région d’Okayama, une vieille femme lavait son linge lorsqu’une pêche énorme vint s’échouer entre ses mains. Au moment de la partager avec son mari, la pêche s’ouvrit, révélant à la place du noyau un minuscule garçon…
    Cet enfant miraculeux grandit vite, doté d’une générosité hors du commun et d’une force extraordinaire, mise au service des autres. Sa réputation vint aux oreilles du seigneur, qui le chargea d’aller libérer l’île aux démons. Au cours de son voyage, il partagea ses gâteaux de riz avec un chien, puis un singe et un faisan qui devinrent ses amis et  l’aidèrent dans sa quête.

    Momotaro sur l'île aux démons
    Momotaro sur l'île aux démons © Paul Echegoyen

    Momotaro est l’un des contes populaires les plus racontés au Japon. Cette adaptation sort du lot, par son français musical, mais surtout grâce à ses grandes illustrations pleine page, très abouties : baignés de culture japonaise, mais dans un style plutôt art déco,  les paysages sont splendides ! Leurs couleurs et leurs détails, qu’ils soient rivière, prairie, forêt, falaises ou île aux démons créent à chaque fois une ambiance, sur laquelle tranchent les personnages stylisés.

    De plus, 3 pages « coulisses de l'album » permettent d’observer la technique de l'illustrateur, la composition des pages, la mise en couleurs etc.

    Facile d’accès pour les petits, avec des personnages qui leur plaisent et des rebondissements, cet album-conte séduit aussi les adultes. Faites-vous plaisir !

    Aline

  • Club spécial manga

    Mercredi 18 mai le club ado B.A.G (Bibliothèque Ado Gâteau) s'est transformé en club spécial pour lecteurs de manga à l'occasion de notre exposition sur le Japon.

    Dans un premier temps, nous avons discuté et échangé sur nos mangas préférés. Chacun a présenté sa série :

    - Black Butler/ Yana Toboso : histoire d'un majordome un peu particulier qui aurait pactisé avec le diable...

    - Le maître des livres/ Umiharu Shinohara : bibliothécaire jeunesse peu sympathique qui aide à résoudre les problèmes de ses lecteurs par la lecture.

    - GTO/ Tôru Fujisawa : professeur face à des classes pas toujours très faciles à gérer.

    - Kuroko's basket/Tadatoshi Fujimaki: duel au sommet entre les deux plus grandes équipes de basket du lycée.

    - One piece/ Eiichiro Oda: un petit garçon rêve de devenir pirate. Devenu homme caoutchouc, il embarque avec son équipage à la recherche du trésor.

    - Bamboo blade/ Masahiro Totsuka : un professeur de Kendo doit recruter 4 jeunes filles dans son équipe s'il veut pouvoir se nourrir correctement à nouveau.

    - Ratman/Sekihiko Inui : Shuto n'a qu'un rêve, devenir un super héros.

    - Hikaru no go/ Yumi Otta : manga sur le jeu du go très populaire au Japon. Un esprit prend possession d'un joueur de go...

    Yana Toboso - Black Butler Tome 1 : .Umiharu Shinohara - Le Maître des livres Tome 1 : .Tôru Fujisawa - GTO Paradise Lost Tome 1 : .Tadatoshi Fujimaki - Kuroko's Basket Tome 1 : .Eiichirô Oda - One piece tome 1.Masahiro Totsuka et Aguri Igarashi - Bamboo blade Tome 1 : .Yumi Hotta et Takeshi Obata - Hikaru no Go Tome 1 : .

    Et encore bien d'autres ... disponibles à la bibliothèque !

    Nous sommes ensuite passés à la réalisation et création de personnages de manga. Grâce à des gabarits (ou sans), chacun a pu donner libre cours à son imagination. Les dessins ont été suspendus en guirlande au côté des nombreux objets de l'exposition sur le Japon.

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    Et en guise de conclusion, le goûter ! Une seule condition pour avoir sa part de gâteau, répondre à la question : si j'étais un personnage de manga je serais...

    Un grand merci aux membres du club ado pour leur participation et leur aide à l'organisation.

    Céline

  • Atelier papier japonais et furoshiki

    japon,atelier créatifLe furoshiki désigne à la fois un carré de tissu japonais et son utilisation : la technique du pliage et du nouage, qui permet le transport de vêtements, du bento (boîte-repas) ou d'objets divers, ainsi que l'emballage des cadeaux.
    C'est un emballage esthétique, réutilisable, qui correspond au souci actuel de développement durable, et de remplacement des emballages plastique ou papier...

    Samedi, nous avons essayé plusieurs modèles de furoshiki, en nous inspirant des livres : Le furoshiki un jeu d'enfants, d'Aurélie Le Marec, et Furoshiki : emballer avec du tissu, de Jennifer Playford. Et ça marche ! C'est joli et facile à réaliser.

    japon,atelier créatif japon,atelier créatif

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le furoshiki, en bref

    A partir du 8e siècle, les objets de valeur (vêtements) étaient emballés dans un carré de tissu appelé tsutsumi (emballage).  A l’époque Muromachi (1336-1573) le shogun Ashikaga Yoshimitsu fait construire un grand bain dans sa résidence à Kyôto et y invite de nombreux seigneurs qui utilisent ce tissu au blason de leur famille pour éviter de mélanger les kimonos et autres effets personnels. Avec l’essor des bains publics, le tissu carré est baptisé furoshiki « étaler au bain ».

    Avec l’introduction du coton au Japon, au 19e siècle, le furoshiki peut être produit à plus grande échelle. Les voyageurs japonais l'utilisent pour transporter leurs affaires personnelles et se déplacer lors des pèlerinages ou fuir en temps de guerre. A Edo (aujourd’hui Tôkyô), les incendies étant fréquents, les furoshiki étaient toujours prêts.

    Les marchands utilisent aussi cette technique pour transporter les marchandises et les mettre en valeur auprès de leur clientèle. Ils s’en servent aussi comme support publicitaire, et contribuent ainsi beaucoup à sa diffusion.

    Le furoshiki est aussi l’art d’emballer les cadeaux. L’emballage fait ainsi partie intégrante du cadeau. Au Japon, on fait  attention aussi bien au contenu qu’au contenant, qui témoigne de l'intention. On prend grand soin de l’emballage qui, selon l'occasion, la saison ou la personne à qui on l'offre, change de matière, motifs ou couleurs.

    Washi, Chiyogami, etc

    Plein d'infos sur le washi et les différentes sortes de papiers japonais sur le blog Chiyogami Touch, rédigé par Emilie, qui habite au Japon. Vous y trouverez aussi des idées d'ateliers créatifs.

     

  • Expo Japon

    Expo Japon en mai-juin 2016

    Poteries Raku, photos, objets japonais,

    livres pratiques, contes, mangas...

     

    Ateliers Japonais

     japon

    Samedi 14 mai, 10h-12h

    Furoshiki et papier Washi

     

    japon

     

    Mercredi 18 mai à partir de 15h

    Club « spécial manga »

     

    Japon

     

    Samedi 28 mai, 10h–12h

    Origami et Tangrami

      

    Tout public dès 8 ans, gratuit, sans inscription

  • Heure du conte

    Heure du conte

    Mercredi 13 avril à 15h

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    Animation pour les enfants de 5 à 11 ans

    avec l’association Romarine.

    à 16h, un goûter sera offert par les bénévoles de l'association Bibliothèque Jarézienne.

    Réservation suggérée

  • Le peintre d'éventails

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    Le peintre d’éventails

    Hubert HADDAD

    Zulma, 2013, 17 €

     

    Hi-Han retrouve son vieux maître Matabei Reien à l’aube de sa mort, et recueille ses souvenirs, ainsi qu'une précieuse malle à mettre à l'abri.

    C'est au fin fond de la contrée d'Atôra, au nord-est de l'île de Honshu, que Matabei, peintre traumatisé par un accident dont il s’était senti responsable, s’était retiré dans la pension de famille de Dame Hison. Spectateur de la vie de cette l’auberge, impliqué parfois dans ses passions,  il trouvait l’apaisement dans son magnifique jardin, "comme un visage tourné vers le ciel". Osaki, le vieux jardinier, l’avait choisi pour lui succéder, et l’avait peu à peu initié au jardin zen et à la peinture d’éventails. A son tour, il avait tenté de transmettre ce savoir à Hi-Han, jusqu’à ce que celui-ci s’éloigne.

    "Peindre un éventail, n’était-ce pas ramener sagement l’art à du vent ?" (p.45)

    Lorsque toute la région  a été brutalement détruite par le tsunami, la pension couverte de boue et ses habitants morts ou disparus, seul Matabei en excursion sur la montagne des bambous au moment de la catastrophe, s’en est tiré, et refuse d’être évacué. Il a refusé de s’éloigner de l’épicentre de sa vie, la région de Fukushima, pour tenter de sauvegarder ce qui pouvait l’être de l’œuvre du peintre d’éventails. Ses derniers mois ont été tendus par la nécessité de restaurer l’esprit du jardin dans la peinture d’éventails qui le représentait sous tous les angles.

    Ce roman d’initiation, très contemplatif et parsemé de haïkus qui font écho à l’œuvre du merveilleux peintre et jardinier, laisse un sentiment puissant de nostalgie devant tant de beauté éphémère, et fait toucher du doigt tout ce que le tsunami a emporté d’intangible avec lui.

    Ecrivain d'origine tunisienne de langue française, Hubert Haddad a su rendre admirablement une ambiance japonaise, d'une écriture sobre, évoquant ou suggérant plus qu'elle ne décrit. Entrevue sur France Culture.

    Aline

    Relire p. 78 le rapport entre éventails et jardin.