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migrant

  • American Dirt

    migrant, mexique

     

    American Dirt

    Jeanine CUMMINS

    Ed. P. Rey, 2020, 544 p., 23€
    Traduit de l’anglais US par Françoise Adelstain et Christine Auché

     

    Merci aux lecteurs et aux libraires qui m’ont conseillé ce roman, dont le sujet n’est pas les Etats-Unis, comme on pourrait le croire, mais plutôt les migrants des pays d’Amérique Centrale ou du Sud.

    La première scène du livre, dramatique, explique le départ de Lydia, libraire à Mexico, et de son fils de 8 ans, Luca, qui doivent brutalement disparaitre et prendre la route clandestine vers "El Norte". Nous suivons ensuite leur progression chaotique au travers d’un Mexique gangréné par les gangs de narcotrafiquants et les exploiteurs de misère humaine.

    C’est la peur qui règne. Le roman est difficile à poser tant on craint pour leur vie et leur intégrité ; cependant il est allégé par les jours de répit dans les "Casas del migrante", ainsi que l’aide rencontrée en chemin, le secours des gens ordinaires ou des associations catholiques. L’entraide entre migrants est décisive, comme leur rencontre avec les sœurs Soledad et Rebeca qui fuient le Honduras. Avec elles ils apprennent à chevaucher "La Bestia" (train de marchandises), à éviter la police des migrants, à chercher un passeur.

    Pas de rêve américain dans ce roman, mais un émouvant hymne au courage, à l’instinct de survie et à l’espoir. American Dirt humanise les migrants, dont chacun a une histoire, et raconte le quotidien de ces femmes et de ces hommes mus par une farouche volonté d'avancer jusqu’à un pays où ils pourront tout simplement vivre.

    Aline

  • Exil (4)

    Sur le thème de l'exil, autres ouvrages lus pour le Bouillon de lecture de février. Certains livres jeunesse ont le mérite d'être lus facilement tout en permettant d'accéder à une compréhension du vécu des migrants.

    exil, migrantTu vois la lune

    Agnès de Lestrade, ill. Anaïs Bernabé

    Ed. Anna Chanel, 2010

    Splendide album jeunesse (à partir de 8 ans) sur la migration d’une famille : l’exil en raison de la sécheresse, le voyage avec ce qu’il faut abandonner, le rêve d’un pays « où l’eau coule d’un tuyau », le voyage, et l’arrivée… pas tout à fait sur la lune ! Le texte est très sobre, et les peintures stylisées très colorées et parlantes. Nous aimons tout particulièrement la double-page des masques africains, représentant la multitude compacte des migrants.

     

    exil, migrantQuitter son pays

    Marie-Christine HELGERSON

    Flammarion, 2001

    Toute une famille d’ethnie Hmong (« hommes libres ») doit quitter le Laos. Le voyage est raconté par un enfant, avec des épisodes de solidarité et d’entraide, mais aussi la faim, les plaies et maladies, la traversée épique du Mékong, un camp en Thaïlande, puis l’arrivée en France. Longtemps c’est la mère qui réussit à nourrir sa famille grâce à ses broderies. Roman jeunesse à partir de 10 ans, fluide.

     

    exil, migrantUn roi clandestin

    Havier Parmentier, d’après le récit de Fahim

    Ed. Les Arènes, 2014

    Histoire vraie d’un jeune Bengladais, écrite par son entraîneur. A 8 ans, Fahim fuit le Bengladesh avec son père. Pendant 3 ½ ans, ils restent en situation précaire. Fahim, excellent joueur d’échecs, remporte des tournois, et devient champion de France en 2012. La description des parties d’échecs peut être un peu fastidieuse, mais le récit est réaliste.

     

    exil,migrantS’abandonner à vivre

    Sylvain TESSON

    Gallimard 2013

    L’une des nouvelles de ce recueil porte sur l’exil : Idriss, est envoyé en exil par sa famille, après 5 ans où tous économisent et se cotisent pour le voyage du jeune homme, qui devra en retour gagner de l’argent pour soutenir sa famille.

     

    exil,migrantExil. Exit

    Emmanuel LAMBERT

    Ed. L'Harmattan, 2012

    Le narrateur raconte une rencontre avec Aldou, migrant. Pas facile à lire.

     

    exil,migrantApatride

    Shumona Sinha

    éd. de l'Olivier, 2017

    Troisième roman d’une jeune auteur franco-indienne, professeur de français à Calcutta, et interprète à l’OFPRA.

    Histoires croisées de trois jeunes filles indiennes aux destinées différentes : l’une, restée à la campagne,  participe à un mouvement de protestation paysanne au Bengale ; l’autre, adoptée d’origine indienne, retourne en Inde à la recherche de ses origines. Avec une écriture forte, voire violente, ce roman pose une critique des deux sociétés, occidentale et indienne, avec une remise en question des religions, et du poids que les traditions et les hommes font peser sur les femmes.

     

    exil,migrantVoici venir les rêveurs

    Imbolo MBUE

    Belfond, 2016

    L’auteur, Camerounaise, vit à Manhattan. Le récit, sans doute autobiographique, se situe au moment de l’élection d’Obama aux Etats-Unis. Le récit s’attache au quotidien d’une famille dans la communauté camerounaise de Harlem, après avoir fui la pauvreté au pays : les difficultés pour trouver du travail quand on n’a pas de papiers ; les relations avec les Américains et avec les gens restés au pays ; les relations entre le père et la famille pour laquelle il travaille comme chauffeur.

     

    exil,migrantLes derniers jours de Stefan Zweig

    Laurent SEKSIK

    Flammarion, 2010

    Laurent Seksik narre deux années passées à Pétropolis par Stefan Zweig, après avoir rompu les liens avec l’Autriche dans les années 1930.

     

    exil,migrantLe monde d’hier

    Stefan ZWEIG

    Récit d’un exilé de l’Europe. Raconte le monde d’hier, sans frontières, et les voyages de Stefan Zweig.

     

    exil,migrantThe Arrival

    Shaun TAN

    Dargaud, 2011

    Bande dessinée sans texte, dont l’illustration extrêmement expressive narre une immigration à portée universelle, même si elle se base sans doute sur l’époque où l’Australie était une grande terre d’accueil. La menace / La traversée / Arrivée dans un lieu totalement différent / Adaptation.

     

    exil,migrantRu

    Kim THUY

    L. Levi, 2010

    Double sens du titre : « petit ruisseau » en français, « berceuse » en Vietnamien.

    Une femme voyage dans ses souvenirs, par petits touches, sans suivi chronologique. Elle a grandi dans une famille aisée à Saigon, puis a connu l’exil : la fuite sur un bateau, l’arrivée en Malaisie, puis au Canada. Beaucoup de positif, en particulier lorsqu’elle évoque l’accueil formidable des Canadiens.

    « Nous ne nous attendions pas à avoir la chance de survivre. »

     

    exil,migrantCertaines n’avaient jamais vu la mer

    Julie Ostuka

    Ed. Phébus, 2012

    Déjà critiqué sur ce blog. Récit du double exil de Japonaises : jusqu’aux Etats-Unis, puis déportation à l’intérieur des Etats-Unis après l’attaque de Pearl-Harbour.

     

     

    exil,migrantMoi, Gulwali, réfugié à 12 ans  

    Gulwali PASSARLAY

    Hachette 2016

    exil,migrantDans la mer il y a des crocodiles. L'histoire vraie d'Enaiatollah Akbari

    Fabio GEDA

    L. Levi, 2011

    Deux témoignages de jeunes qui ont vécu des déplacements similaires, et toutes les épreuves des trajets d’émigrants, sans aucun espoir de retour. Déjà chroniqués dans ce blog.

    « Aussi mal que les choses tournent, ne revenez jamais. »

  • Exil (3)

    roman, exil, migrant

     

    Destiny

    Pierrette Fleutiaux

    Actes Sud (Domaine français) 2016

     

    Dans un couloir du métro parisien, Anne  est interpelée par le dénuement de Destiny, enceinte et noire,  et l’accompagne à l’hôpital. Entre l’aidante et l’aidée se tisse peu à peu une relation fragile, meublée d’incompréhension. Le contraste est si grand qu’on ne saisit même pas ce qui les pousse l’une vers l’autre : la grand-mère blanche « bien sous tous rapports », et la jeune réfugiée Nigériane, à l’histoire tragique, au regard foudroyant.   

    « Anne a rencontré Destiny avec en elle tout un monde de références culturelles qui clignotent incessamment, au milieu desquelles elle avance son tout petit véhicule d’expérience personnelle. L’expérience personnelle est tout ce que possède Destiny, mais c’est un océan, dont jamais Anne ne pourra explorer toutes les dimensions. »

    L’écart entre elles est constant, et Anne, malgré ses efforts, peine à assimiler les codes différents de la jeune migrante, à comprendre sa méfiance et ses mensonges. Mais « vérité et mensonge ne sont pas des concepts de référence très utiles quand on côtoie les miséreux du monde ».  Rien n’est gagné dans le parcours de Destiny, entre Gare de Lyon, aide d’urgence du 115, hôpitaux et hôtels  miteux.

    Un livre nécessaire. Pas très littéraire, ni recherchée, son écriture –au présent- est forte de son message. Elle constate, bouscule. Substitue une personne et son histoire aux généralités sur « les migrants », et sans angélisme admet les difficultés d’une rencontre réelle.

    « La bienveillance croît avec le bien-être. Que le monde fasse un pas vers l’exclu, et l’exclu fait aussitôt un pas vers le monde. »

    Aline