Livres d'auteurs Coréens, présentés le 9 janvier 2020 à la bibliothèque Latulu, de Chassagny.
Le vieux jardin
HWANG Sok-Yong (Corée du Sud)
Zulma, 2010, 565 p., 23.90€
Roman partiellement autobiographique, situé entre 1980 et 2000, en Corée du Sud. Libéré de prison en 2000, l’opposant politique O Hyônu apprend que Han Yunhi, la femme qu’il a aimée, est morte. Elle lui a laissé ses cahiers, ses lettres et des dessins. Désemparé, perdu dans une Corée qui a beaucoup changé, O Hyônu évoque ses années de lutte clandestine contre le gouvernement militaire, les événements de 1980, révoltes contre les cadences imposées pour rattraper la Corée du Nord. En se plongeant dans le journal de Han Yunhi, il revit aussi son parcours de femme, artiste et engagée.
Princesse Bari
HWANG Sok-Yong
Picquier, 2013, 19€
Itinéraire d’une jeune Nord-Coréenne. Fille non désirée, Bari est abandonnée à la naissance dans un buisson, mais sauvée par un chien qui la ramène dans sa niche. Elevée par sa grand-mère, elle restera toujours proche de son esprit et de celui de son chien, qui la soutiennent lors de sa difficile émigration verse l’Angleterre. Critique sur le blog.
La route de Sampo
HWANG Sok-Yong (Corée du Sud)
Zulma, 2002, 141 p., 10.50€
4 nouvelles, rédigées par l’auteur entre 1972 et 1975. Les nouvelles sont une lecture familière pour les Coréens. (Les auteurs n’ont pas de subsides pour se lancer dans l’écriture de romans).
La route de Sampo : urbanisation des villages. / Ssireum : vie d’un amateur de lutte coréenne, avec son lot de galères. / Un homme se souvient de son enfance, très surveillée, avec une nounou qui lui laissait plus de liberté. / Œil de biche : malaise de soldats Coréens volontaires qui s’étaient engagés côté US pendant la guerre du Vietnam.
L’étrangère : récit
KANG Eun-Ja
Seuil, 2013, 278 p., 19€
Autobiographie qui se lit comme un roman. Jeunesse de l’auteur, peu après la guerre de Corée, dans un pays pauvre mais digne. Une grande solidarité règne entre les enfants. L’auteur, passionnée de français, travaille avec constance pour réaliser son rêve, et partir étudier en France. Le récit s’achève en 2002 avec sa soutenance de thèse. Critique sur le blog.
Des amis
BAEK Nam-Ryong (RDC)
Actes Sud, 2011, 244 p., 22.20€
Dans un régime socialiste à la sauce Confucéenne, les lettres sont utiles si elles servent à éduquer le peuple. Il y a donc beaucoup de propagande, mais dans ce roman, l’auteur se penche plutôt sur la vie quotidienne. Avec l’aval de sa hiérarchie, l’auteur dénonce des abus et de la corruption autour d’une histoire de procès en divorce - acte social et sociétal. Nous suivons le personnage du juge, important, qui souffre de la dévotion de sa femme à son travail de chercheuse biologiste. Elle tente d’adapter des nouvelles variétés dans une région inadaptée à la culture. Moralité : chacun doit se dépasser lui-même, pour le bien commun.
Le rire de 17 personnes
Collectif (RDC)
Actes Sud, 2016, 374 p., 22€
Chaque nouvelle propose une leçon politique positive. Très bien écrites, ce sont des histoires décalées par rapport à notre monde occidental. Une vie : un doyen de Faculté aux prises avec sa conscience hésite à favoriser le fils du médecin qui lui a sauvé la vie au détriment d’un étudiant plus méritant / Une deuxième rencontre : un journaliste américain visite la Corée du Nord dans l’idée de démontrer que rien ne va dans le pays, mais à chaque fois il est déçu de constater que les gens sont contents de leur sort / Le rire de 17 personnes : une jeune fille refuse que son père remplace un musicien absent lors d’une fête traditionnelle, car il est venu pour passer du temps en famille /…
J’entends ta voix
KIM Young-Ha (Corée du Sud)
Picquier, 2015, 320 p., 19.50€
Plusieurs narrateurs. Jeï, gamin né dans les toilettes d’une gare routière, passe entre les mains d’une femme alcoolique, puis en foyer. Il partage ensuite la vie sordide et violente des jeunes des rues de Séoul, où règnent la domination des hommes sur les femmes, la prostitution, l’exploitation des faibles. Dans la deuxième moitié du livre, plus intéressante, Jeï rejoint un groupe de motards, dont il devient plus ou moins le leader charismatique. Ils organisent des courses de moto épiques la nuit dans la ville. Les relations avec la population et la police sont évoquées,
Leçons de grec
HAN Kang (Corée du Sud)
Ed. du Serpent à plumes, 2017, 184 p., 18€
Au cœur du roman, un homme et une femme. Elle s’est renfermée au point d’avoir perdu la voix, et suit des cours de grec ancien, dans l’espoir de s’en sortir en apprenant une langue étrangère. Il est professeur –de grec ancien, qu’il a appris en Allemagne- et perd progressivement la vue. Chacun évolue dans sa bulle, dans un récit introspectif, jusqu’à ce que les deux personnages se rapprochent. Récit d’atmosphère, livré par touches impressionnistes. Prix Médicis étranger. Présentation par l’auteur ici.
Le jardin
PYUN Hye-Young (Corée du Sud)
Rivages Noir, 2019, 300 p., 19€
Traduit du coréen par Yeong-Hee LIM
Oghi, paralysé après un accident de voiture ayant causé la mort de sa femme, finit par rentrer chez lui, dépendant de sa belle-mère. D’abord aux petits soins, celle-ci adopte un comportement de plus en plus étrange et inquiétant et l’isole peu à peu. Afin de « terminer ce que sa fille avait commencé », elle creuse un immense trou dans le jardin entretenu autrefois par sa fille.
Roman noir et inéluctable, on comprend assez vite quelle direction prend le récit, qui se déroule de façon habile, mais sans surprise.
La vie rêvée des plantes
Seung-U LEE
Zulma, 2006, 18.80€
Traduit du Coréen par Jean-Noël JUTTET
Coup de coeur d'Aline. Critique sur le blog